"Ki Mur", lieu de la culture d’entraide pour les jeunes dans un quartier de Bujumbura

Les jeunes de l’association "Ki Mur" après une séance de sports à Mukaza, Bujumbura, 16 octobre 2017. (VOA/Christophe Nkurunziza)

Des jeunes du quartier Jabe, au centre-ville de Bujumbura, se sont organisés pour s’entraider au moment de la mort d’un membre de leur association née il y a six mois. Ils font du sport ensemble les samedis et cotisent mensuellement cinq milles francs burundais, l’équivalent de trois dollars. La vie qui est devenue difficile au quotidien dans beaucoup de localités du Burundi, a donné des idées aux nouvelles générations.

Abagamba, quartier Jabe 2, zone de Bwiza, commune de Mukaza. C’est ici qu’une cinquantaine de jeunes ont eu l’idée de s’entraider au lieu de perdre leur temps dans des discussions stériles basées sur le genre et l’ethnie.

Les jeunes de l’association "Ki Mur" posent pour une photo lors d’une réunion, à Mukaza, Bujumbura, 16 octobre 2017. (VOA/Christophe Nkurunziza)

L’idée de se rencontrer dans des moments de bonheur ou de malheur a aussitôt germé dans l’esprit de ces jeunes.

Ils ont appelé la place "Ki Mur ", qui se traduit par "contre le mur", lieu des discussions où l’idée de la création de cette association a germé.

Désormais, ils s’y rencontrent non plus pour la boisson ou d’autres vieilles habitudes du quartier comme les commérages ou la haine envers d’autres ethnies, mais à des discussions sur la manière de s’entraider mutuellement et penser à l’avenir.

Augustin Ntibayindusha est celui qui a eu cette idée et nous parle de leurs cotisations.

Une réunion des jeunes de l’association "Ki Mur" à Mukaza, Bujumbura, 16 octobre 2017. (VOA/Christophe Nkurunziza)

Parmi la centaine des cotisants aujourd’hui, certains ont déjà bénéficié de l’entraide. Egide Irakoze a dernièrement perdu un membre important de sa famille.

Même dans les moments de bonheur comme les mariages, cette association Ki Mur est toujours présente pour rendre la fête inoubliable. Olivier se souvient.

"Quand j’ai mis au monde mon premier fils, ils sont venus me voir à la maison. Avec beaucoup de cadeaux, ils m’ont réellement aidé. C’était très sympathique de leur part. Mais au début, je croyais que c’était des gens avec lesquels on pouvait prendre seulement un pot ensemble et papoter. Ils m’ont vraiment aidé et toute la famille les a remerciés. J’aurais aimé maintenant que si quelqu’un se marie ou perd quelqu’un de très proche, l’on puisse aller l’aider avec une enveloppe comme ils l’ont fait pour moi," témoigne Mme Egide.

Tous les samedis, ces jeunes font une marche qui les conduit sur les hauteurs surplombant la capitale en chantant.

Mais si un des membres ne cotise pas pendant trois mois, il est automatiquement radié.

Reportage de Christophe Nkurunziza à Bujumbura pour VOA Afrique