Certaines victimes burundaises, présentées par les Nations unies comme des "réfugiés et demandeurs d'asile", seraient "membres d'un groupe armé", a expliqué à l'AFP le porte-parole du gouvernement congolais Lambert Mende.
"Nous avons ouvert une enquête" à la suite des affrontements dans la province du Sud-Kivu, a ajouté M. Mende.
Samedi, la Mission des Nations unies en RDC (Monusco) avait fait état d'au moins 36 Burundais tués par l'armée congolaise à Kamanyola alors qu'ils manifestaient vendredi.
"Un lieutenant de l'armée a été tué" ainsi qu'"une vingtaine des membres d'un groupe armé" étranger lors de ces heurts, a affirmé M. Mende.
La Monusco et son Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR) avaient demandé une enquête aux autorités de la RDC.
Toutefois, l'"enquête a été ouverte non à la demande de quiconque mais de notre propre initiative" car la RDC "n'est pas un état indolent", a assuré M. Mende.
Selon les premiers éléments de la Monusco, l'armée congolaise a répondu à la mort de l'officier en ouvrant le feu sur les manifestants "de façon disproportionnée".
Pour le gouvernement congolais, les manifestants sont des "membres d'un groupe armé". "On prétend même qu'ils avaient des Bibles. Le lieutenant de l'armée congolaise serait-il mort de coups de Bible?", a ironisé M. Mende.
D'après des témoignages recueillis par l'AFP, ces Burundais affirment pour la plupart être victimes de "persécution religieuse" du gouvernement du Burundi, en tant qu'adeptes d'une prophétesse, Zebiya.
"Avec trois de ses hélicoptères, la Monusco a effectué sept vols nocturnes pour évacuer les blessés graves de Kamanyola vers Kavumu, avant de les acheminer par la route à l'Hôpital général de référence de Bukavu", capitale du Sud-Kivu, a indiqué la Monusco, photo à l'appui d'une femme étendue sur un brancard.
Avec AFP