Kinshasa limite les mouvements des journalistes étrangers en RDC

Lambert Mende dans les locaux de VOA, Washington, le 11 janvier 2017 (VOA/Nicolas Pinault)

Il est strictement interdit aux correspondants de la presse étrangère de réaliser des reportages dans  les lieux stratégiques tels que les casernes militaires, installations de télécommunications, Ambassades, saufs autorisation expresse des responsables desdits lieux, écrit le ministre de la Communication et Médias, Lambert Mende, dans un arrêté que VOA Afrique a reçu jeudi.

L’arrêté restreint aussi les déplacements des journalistes des médias étrangers en dehors de la capitale et d’une province à une autre.

"Les déplacements des journalistes étrangers œuvrant dans une province de la RD Congo vers une autre que celle dans laquelle ils sont accrédités doivent être assortis de la même autorisation,“ précise le document ministériel. "Les autorisations de reportage sont délivrées sur les espaces et pour la durée bien spécifiée dans l’autorisation de reportage", ajoute-t-il.

Pour l’organisation de défense des journalistes, Journaliste en danger (JED), le gouvernement vise à censurer les journalistes étrangers et à restreindre leur liberté de mouvement en République Démocratique du Congo, dans le but de les contrôler, et le cas échéant de les empêcher de faire leur travail.

"Journaliste en danger (JED) dénonce fermement la chape de plomb que le gouvernement congolais tente d’imposer sur les journalistes- correspondants de la presse étrangère en RD Congo en cette période où le pays est confronté à une crise politique et sécuritaire, notamment dans les provinces du Kasaï où les médias internationaux ont largement fait écho de la découverte de plusieurs fosses communes et autres violations manifestes des droits de l’homme," réagit l’organisation.

Mais le gouvernement avance dans l’arrêté le motif de vouloir offrir les meilleures garanties de sécurité aux correspondants étrangers.

Deux experts onusiens ont été tués en mars dans le Kasaï où sévissent des violences liées aux affrontements entre les forces de sécurité et une milice ethnique.

L’ONU a trouvé dans la zone près de 100 charniers. Le gouvernement les attribuent aux miliciens et indiquent que certains sont juste des lieux d’ensevelissement.

Quelques personnes accusées pour ce meurtre sont jugées dans un procès présentement en cours à Kananga.