Koweït : l'ONU critique le système de parrainage appliqué aux migrants

Des migrants asiatiques travaillent sur un chantier de construction à Dubaï, Émirats Arabes Unis, 4 octobre 2005.

La Rapporteuse spéciale de l'ONU sur la traite des personnes a appelé jeudi le Koweït à abolir la "kafala", un système de parrainage qui permet notamment aux employeurs d'empêcher que les travailleurs étrangers puissent partir ou changer d'emploi et dénoncé comme de l'esclavage.

"Le système de kafala (...) crée une situation de vulnérabilité qui favorise des abus dans les relations de travail", a souligné Maria Grazia Giammarinaro lors d'une conférence de presse, au terme d'une visite de cinq jours dans ce riche pays pétrolier du Golfe.

En vertu de ce système, les travailleurs sont obligés de travailler de longues heures, sont maltraités et battus, ce qui conduit des centaines d'entre eux à fuir chaque année leurs employeurs, a ajouté Mme Giammarinaro.

Ce système, qui lie les travailleurs étrangers à leurs employeurs, est une pratique courante dans les six monarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG), où vivent et travaillent quelque 25 millions d'expatriés.

Certaines monarchies du CCG se sont engagées à réformer le système mais peu a été fait.

Le système de "kafala" doit être "remplacé par une règlementation différente permettant aux migrants de jouir d'une liberté substantielle sur le marché du travail", a dit Mme Giammarinaro.

Elle a cependant salué des développements "positifs" au Koweït --où vivent trois millions d'expatriés--, citant notamment une loi sur le travail des domestiques qui fixe leur salaire minimum à 200 dollars par mois.

Elle s'est félicitée également de la création de deux centres gouvernementaux pour accueillir et héberger des employées de maison ayant fui leurs employeurs.

La Rapporteuse spéciale de l'ONU a enfin exhorté les autorités koweïtiennes à assurer la mise en œuvre des législations sur la traite des êtres humains et sur le travail, pour prévenir l'exploitation sexuelle et les abus dans le travail.

Avec AFP