Kurz veut un sommet UE-Afrique alors que Macron insiste sur les expulsions

Le président français Emmanuel Macron avec le chancelier autrichien Sebastian Kurz après une réunion à l'Elysée à Paris le 17 septembre 2018.

Trois jours avant un sommet européen largement consacré aux migrants, le chancelier autrichien Sebastian Kurz a annoncé l'organisation d'un sommet UE-Afrique en décembre tandis que le président français Emmanuel Macron a réclamé le renforcement de l'expulsion des illégaux.

"Nous organiserons un sommet Europe-Afrique en décembre, nous espérons l'appui de la France. Nous voulons nous concentrer sur le développement économique de l'Afrique", a annoncé le chancelier, qui était reçu lundi matin par le dirigeant français à l'Elysée.

L'Autriche, qui a pris en juillet pour 6 mois la présidence tournante de l'UE, accueillera le sommet européen de Salzbourg le 20 décembre. Son chancelier Sebastian Kurz, 32 ans, tenant d'une ligne dure contre l'immigration, avait remporté sur ce thème les législatives d'octobre 2017 et dirige un gouvernement regroupant droite et extrême droite.

Dans une déclaration à la presse à son arrivée, le dirigeant autrichien a indiqué soutenir la proposition du président de la Commission Jean-Claude Juncker de renforcer Frontex, l'agence européenne de protection des frontières, avec 10.000 garde-frontières dès 2020.

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Il a aussi estimé que les pays européens de première arrivée avaient besoin de la solidarité européenne mais devaient accepter en échange l'aide européenne pour gérer les arrivées.

Emmanuel Macron a lui aussi souhaité, "tout en respectant nos valeurs", "un meilleur contrôle des arrivées par le renforcement de Frontex et un meilleur dialogue avec les pays d’origine et de transit".

Mais il a également jugé nécessaire "une politique de reconduite pour celles et ceux interceptés en situation irrégulière et qui n'ont pas vocation à obtenir l'asile".

Il rejoint ainsi la priorité de Vienne du "combat contre l'immigration illégale en sécurisant les frontières extérieures".

Le sommet européen de juin a mis en lumière les dissensions entre pays européens sur la politique migratoire. L'Autriche du gouvernement Kurz, qui a mis en chantier une baisse des aides aux réfugiés, fait partie du camp le plus hostile aux migrants comme l'Italie, la Hongrie ou l'aile droite de la coalition de la chancelière Angela Merkel.

Avec AFP