L'accord salarial entre gouvernement et syndicats de fonctionnaires entre en vigueur

Les gestionnaires de la cité de N'Djamena attendent plusieurs mois d'arriérés de salaires, au Tchad, le 21 octobre 2018. (VOA/André Kodmadjingar)

L'accord entre les autorités tchadiennes et les syndicats de la fonction publique signé fin octobre, qui limite la baisse des primes et indemnités des fonctionnaires, est entré en vigueur en janvier, ont indiqué jeudi les syndicats à l'AFP.

"Les agents de l'Etat ont commencé à percevoir leur salaire" négocié en octobre, a indiqué à l'AFP Brahim Ben Said, secrétaire général de la Confédération Libre des Travailleurs du Tchad (CLTT).

"Il faut reconnaître que le gouvernement a respecté ses engagements vis-à-vis de ses partenaires sociaux avec le rétablissement des salaires des fonctionnaires", a déclaré à l'AFP Mahamat Nasradine Moussa, porte-parole adjoint de la plateforme des syndicats qui a mené les négociations.

"C'est une avancée significative qui contribuera à amener les fonctionnaires à rétablir la confiance perdue envers le gouvernement", a-t-il ajouté.

Le 26 octobre, les autorités et les syndicats avaient signé un accord prévoyant de baisser les primes et indemnités des fonctionnaires de 35%, alors que le gouvernement prévoyait initialement de les réduire de 50%.

L'annonce par le gouvernement de son intention de baisser les primes et indemnités de 50%, faite en janvier 2018, avait débouché sur dix mois de conflit social, avec notamment cinq mois de grève de la fonction publique.

En décembre, la France avait annoncé un prêt de 40 millions d'euros pour payer les salaires et les retraites des fonctionnaires, quelques semaines avant la visite du président français Emmanuel Macron à N'Djamena.

Les primes et indemnités des fonctionnaires avaient déjà été réduites de 50% en 2016, suscitant une forte grogne sociale à l'époque.

Le Tchad, pays de près de 15 millions d'habitants, compte environ 92.000 fonctionnaires civils. Le pays souffre depuis 2015 de la baisse des cours du pétrole brut et a mis en place des mesures d'austérité pour y faire face.

A la suite d'un programme avec le Fonds monétaire international (FMI) pour un financement de 312,1 millions de dollars sur trois ans, N'Djamena doit réduire la masse salariale à la charge de l'Etat.

Avec AFP