"Alors qu'un confinement national est probablement le moyen le plus efficace, il ne peut être prolongé indéfiniment", a estimé le chef de l'Etat lors d'une allocution télévisée.
"Les habitants ont besoin de manger, de gagner leur vie, les entreprises ont besoin de produire et de vendre, elles ont besoin de générer des revenus et de garder leurs employés", a-t-il expliqué.
"Nous avons donc décidé qu'au-delà du 30 avril, nous devrons commencer une reprise graduelle et par phases de l'activité économique", a-t-il annoncé, insistant sur une "approche prudente de l'assouplissement des restrictions du confinement actuellement en vigueur".
Lire aussi : Premières poussées de colère anti-confinement à travers le mondeLe niveau d'alerte sanitaire, actuellement au plus haut (5), va redescendra d'un cran le 1er mai, permettant à "certaines activités de reprendre" à condition de prendre "des précautions extrêmes pour limiter la transmission du virus", a ajouté le président Ramaphosa, laissant le soin à ses ministres de rentrer dans le détail des industries et services concernés.
Il a cependant encouragé les entreprises à maintenir le télétravail "quand cela est possible", mettant en garde contre une levée précipitée des restrictions qui risquerait de favoriser une flambée de la propagation du virus et "nécessiterait (...) un autre confinement dur".
L'Afrique du Sud est le pays du continent le plus touché par le Covid-19, avec 3.953 cas confirmés, dont 75 décès. Au cours des dernières 24 heures, le pays a enregistré sa plus forte hausse du nombre de patients (+318) depuis le début de la pandémie.
Lors du passage au niveau sanitaire 4, les frontières de l'Afrique du Sud resteront fermées, sauf pour le rapatriement de citoyens sud-africains et étrangers dans leurs pays respectifs, a encore détaillé M. Ramaphosa.
Concernant les établissements scolaires, les ministres en charge de ces questions communiqueront prochainement sur leur réouverture, a-t-il précisé sans plus de détails.
Lire aussi : L'Afrique du Sud connait une forte augmentation du nombre de cas de Covid-19Les rassemblements, à l'exception des obsèques et des réunions professionnelles, resteront interdits dans l'immédiat. En revanche, la vente de cigarettes sera de nouveau autorisée à partir du 1er mai.
Les transports publics continueront eux à opérer "avec un nombre limité de passagers" obligés de porter un masque.
Le président a d'ailleurs "appelé tous les Sud-Africains à porter un masque" quand ils sortent de chez eux, enfilant lui-même, tant bien que mal à la fin de son intervention, un masque aux couleurs du drapeau sud-africain.
Le principal parti d'opposition, l'Alliance démocratique (DA), a salué la levée progressive des restrictions, estimant que cette stratégie était "essentielle pour protéger des emplois précieux" alors que le chômage frôle déjà les 30%.
Entrée en récession fin 2019 avant le début de la pandémie, l'Afrique du Sud, première puissance industrielle du continent, tourne au ralenti depuis son entrée en confinement national le 27 mars. Seuls les services jugés "essentiels" sont actuellement autorisés à fonctionner.
Mardi, le président Ramaphosa avait annoncé un "énorme plan de soutien" économique et social d'un montant de 24,4 milliards d'euros pour soutenir les entreprises et les personnes les plus vulnérables confrontées à la pandémie Covid-19.
Lire aussi : Ramaphosa alloue 26 milliards de dollars pour atténuer l'impact économique du confinement en Afrique du SudSelon une enquête de l'Institut national de la statistique (StatsSA) publiée cette semaine, plus de 40% des entreprises sud-africaines redoutent de ne pas survivre à la pandémie de coronavirus et au confinement total.