Moussa Faki Mahamat s'exprimait au siège de l'UA à Addis Abeba, à l'occasion du soixantenaire de l'Organisation de l'Unité africaine (OUA) fondée le 25 mai 1963 dans la capitale éthiopienne, avant de devenir l'Union africaine en 2002.
Lire aussi : Le chef de la diplomatie ukrainienne appelle l'Afrique à soutenir Kiev face à Moscou"Dans ce contexte international d'affrontement, des intérêts géopolitiques divergents, la volonté des uns et des autres menace de transformer l'Afrique en terrain de bataille géostratégique, recréant de ce fait une nouvelle version de la guerre froide", a lancé le dirigeant de l'organisation panafricaine. "Dans ce jeu à somme nulle, où les gains des autres se traduisent par des pertes pour l'Afrique, nous devons résister à toutes les formes d'instrumentalisation de nos Etats membres", a-t-il poursuivi.
L'Afrique est au coeur de luttes d'influences internationales qui ont redoublé depuis l'offensive russe en Ukraine. Sur fond de sanctions occidentales, Moscou cherche des soutiens en Asie et en Afrique, où de nombreux Etats n'ont pas ouvertement condamné l'intervention militaire russe. La Russie a multiplié ces dernières années les initiatives sur le continent, visant à se poser comme alternative aux anciennes puissances coloniales.
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Moussa Faki Mahamat a salué les succès de l'OUA, "celui des indépendances et de la victoire contre l'apartheid, celui des progrès économiques significatifs, des sports, des arts, de l'accroissement du rôle international de l'Afrique". Il a parallèlement énuméré "les facteurs négatifs, tels que les changements inconstitutionnels de gouvernement et leur cortège d'oppression et de bâillonnement des libertés, l'insécurité, l'extension du terrorisme, l'extrémisme violent, la circulation incontrôlée des armes, les effets négatifs du changement climatique".
"Malgré les difficultés de tous ordres, l'Afrique reste caractérisée par sa grande capacité de résilience. Elle a pu malgré des prévisions pessimistes d'alors, tenir bon face à la prévalence de la Covid-19. Mieux, elle a saisi l'occasion de ce malheur pour repenser sa stratégie sanitaire", a-t-il rappelé. "Preuve que si l'Afrique veut, elle peut, quels que soient la nature et les types d'adversité auxquels elle pourrait avoir à faire face", a-t-il martelé.
Président en exercice de l'UA, le chef de l'Etat comorien Azali Assoumani a lui aussi dénoncé "les changements anticonstitutionnels de pouvoir" qui se sont multipliés ces dernières années en Afrique.
"Les conflits inter et intra-africains mais aussi le terrorisme perdurent et par conséquent la paix, la sécurité, la démocratie et le développement de notre continent sont menacés dans plusieurs de nos contrées", a-t-il poursuivi. "A cet égard, nous devons convaincre nos frères du Soudan de privilégier le dialogue pour que cesse la guerre fratricide qui sévit dans ce pays", a-t-il ajouté.