"Je m'inquiète pour certains des gros pays producteurs de pétrole: il y a d'énormes tensions sur l'équilibre financier de nombreux producteurs, alors que l'effondrement des cours du pétrole conduit leurs revenus à des plus bas historiques", a déclaré le directeur exécutif de l'AIE, Fatih Birol, lors d'un séminaire de presse sur internet.
Dans ses dernières prévisions, l'AIE a estimé lundi que la demande mondiale de pétrole devrait se contracter cette année, pour la première fois depuis 2009.
Lire aussi : Le coronavirus fait tanguer le transport maritime mondialL'or noir a connu lundi sa pire chute depuis la première guerre du Golfe en 1991, s'effondrant de plus de 30% en Asie. En cause, la décision de l'Arabie saoudite de baisser drastiquement le prix de son or noir, après l'échec de négociations en fin de semaine dernière avec la Russie.
"Dans certaines économies productrices il serait presque impossible de financer des secteurs comme la santé, les emplois du secteur public ou l'éducation", a mis en garde Fatih Birol.
Lire aussi : Coronavirus et crash pétrolier: lundi d'angoisse sur les marchés"On pourrait donc assister à des pressions sociales mettant au défi la stabilité de certains des pays producteurs, je pense à des pays comme l'Irak, l'Angola ou le Nigeria", a-t-il poursuivi.
L'AIE invite régulièrement les pays producteurs à développer des économies plus dynamiques et diversifiées pour moins dépendre de la manne pétrolière. Cet impératif est aujourd'hui "plus important" mais aussi "plus difficile", a remarqué M. Birol.