L’allaitement précoce, "une question de vie ou de mort" (Unicef)

Femmes et enfants évacués des îles du lac Tchad, assis sous une tente de fortune à N'Guigmi, Niger, le 5 mai 2015

"Si tous les bébés étaient alimentés avec rien d’autre que du lait maternel à partir de l’instant où ils naissent jusqu’à l’âge de six mois, plus de 800 000 vies seraient sauvées chaque année."

Ces quinze dernières années, les progrès pour que plus de nouveau-nés soient mis au sein dès leur naissance ont été lents, a déclaré l’UNICEF, à l’occasion de la Semaine mondiale de l’allaitement maternel.

En Afrique subsaharienne, où la mortalité des enfants de moins de cinq ans est la plus élevés au monde, les taux d’allaitement précoce n’ont augmenté que de 10% depuis 2000 en Afrique de l’est et en Afrique australe et ils sont restés inchangés en Afrique de l’ouest et en Afrique centrale, déplore l’agence onusienne.

De nombreux cas de malnutrition des nourrissons sont dus au non-respect de l’alimentation exclusive au lait maternel pendant les 6 premiers mois, a dit à VOA Afrique la Représentante résidente de l’Unicef au Niger, Viviane Van Steiterghem, expliquant que la plus grande difficulté est de faire comprendre aux mamans qu’il ne faut pas donner d’eau ou d’autres aliments que le lait maternel à un bébé au cours des six premiers mois de sa vie.

Au Niger 99% des enfants sont allaités au sein, mais seulement 23% d’entre eux le sont de manière exclusive, a précisé Mme Steiterghem, disant peiner pour sensibiliser les familles à éviter l’eau -malgré les hautes températures dans ce pays- car le lait maternel est parfaitement adapté pour répondre à la soif du nourrisson, a-t-elle souligné.

"Par ans, on traite entre 6000 et 8000 enfants entre zéro et six mois. Et ces enfants sont traités pour malnutrition sévère, et très souvent, presque exclusivement, c’est parce qu’ils ont reçu d’autres aliments et surtout de l’eau en plus du lait maternel", a-t-elle indiqué, ajoutant que "c’est ce qui les a entrainés dans un cycle de diarrhée et d’autres maladies infectieuses."

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Viviane Van Steiterghem de l'Unicef Niger jointe par Nathalie Barge

Par ailleurs, le 28 juillet dernier, le PAM a annoncé qu'il risquait de suspendre dès septembre son assistance humanitaire à des milliers de nourrissons souffrant de malnutrition, ainsi qu’à de nombreuses cantines scolaires au Niger, en raison d'un manque de financement.

Dans ce pays aride, le taux des enfants atteints de malnutrition est de 15%, soit le "seuil d'urgence" fixé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Vigno Hounkanli, porte-parole du bureau du PAM à Niamey a déclaré que le programme onusien avait dû réduire les rations alimentaires.

Les interventions du PAM ont permis ces six derniers mois de nourrir 200.000 élèves dans 1.250 cantines, avait déclaré le premier ministre Brigi Rafini.