Calquée sur le modèle du bitcoin, l'ambacoin "est un outil cryptographique révolutionnaire destiné à aider la cause ambazonienne (lutte pour la création de l'Ambazonie, l'Etat indépendant rêvé, NDLR) et à reconstruire une nation brisée", écrivent les séparatistes sur un site dédié à cette monnaie virtuelle.
"Toutes les ventes d'ambacoin seront dirigées vers le financement de la cause ambazonienne, l'assistance aux réfugiés et personnes déplacées (...), la reconstruction des maisons détruites par les forces militaires occupantes et la défense des communautés contre le régime répressif de la République du Cameroun", affirment-ils.
Lire aussi : A Bamenda l'anglophone, on veut quitter la maison Cameroun "sans dire au revoir"Plus de 28.000 précommandes avaient été enregistrées lundi en milieu d'après-midi, un "amba" (diminutif d'ambacoin), équivalant à 0,25 dollar, selon le site.
Il n'a pas été possible de vérifier le nombre de précommandes de source indépendante.
Depuis novembre 2016, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, deux régions anglophones - sur les dix que compte le pays - sont en crise.
Les séparatistes ont proclamé symboliquement le 1er octobre 2017 l'indépendance de l'Ambazonie, l'Etat qu'ils veulent créer et dont la superficie est celle des deux régions anglophones camerounaises.
Depuis, de nombreux combattants séparatistes ont pris les armes, luttant pour obtenir cette indépendance. L'un de leurs objectifs est de prendre le contrôle de la ville de Buea (Sud-Ouest) qu'ils voudraient pour capitale de l'ambazonie.
Cet Etat fictif dispose déjà d'un drapeau, d'un hymne et d'un président autoproclamé.
Lire aussi : Explosion de quatre bombes en zone anglophone au CamerounYaoundé, qui est farouchement opposé à la partition du pays, a déployé des milliers de soldats dans les zones anglophones pour y combattre les séparatistes.
Les affrontements sont devenus réguliers et des combats ont encore éclaté lundi dans le Nord-ouest.
Plus de 200 membres des forces de défense et sécurité camerounaises ont perdu la vie dans ce conflit ainsi que plus de 500 civils, selon le groupe d'analyse International Crisis Group.
Ce conflit, qui n'a cessé de prendre de l'ampleur, a déjà forcé plus de 437.000 personnes à fuir leur domicile dans ces régions, selon l'ONU.
Dans un souci d'apaisement, le président camerounais Paul Biya a décidé il y a dix jours d'arrêter les poursuites engagées contre 289 détenus de la crise anglophone.