L’ambiance à Bamako un jour avant la présidentielle au Mali

  • Jacques Aristide

L’ambiance au dernier jour de la campagne pour la présidentielle du dimanche 29 juillet, à Bamako, Mali, 27 juillet 2018. (VOA Afrique/Jacques Aristide)

Jour J-1 avant le premier tour de l’élection présidentielle au Mali, sur fond de tension sécuritaire et d’accusations de fraude éventuelle. La campagne a été bouclée vendredi soir.

Jacques Aristide, envoyé spécial de VOA Afrique dans la capitale malienne, a été à la rencontre de quelques-uns des Maliens qui se rendront aux urnes demain.

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Le reportage de notre envoyé spécial Jacques Aristide à Bamako

Mohammed Seyba Lamine Traoré, chauffeur de taxi, à Bamako, Mali, 28 juillet 2018. (VOA Afrique/Jacques Aristide)

Nous sommes ici près de la rue du cinquantenaire en plein cœur de Bamako. Il a plu la veille mais le temps de ce samedi est agréable. Pas très chaud, pas très humide. Les gens vaquent tranquillement à leurs occupations. Des enfants jouent au football. Nous en profitons pour tendre notre micro à quelques-uns des Maliens qui iront voter demain.

"Je vais voter pour une bonne salubrité de mon pays. L’insécurité dont on parle, c’est relatif. Il y a plutôt plus de vagabondage que d’insécurité. Dans tous les pays du monde, il y a du chômage. C’est très difficile de résorber le chômage", nous confie Mohammed Seyba Lamine Traoré, chauffeur de taxi.

Manara Kamara, une jeune femme de 18 ans à Bamako, Mali, 28 juillet 2018. (VOA Afrique/Jacques Aristide)

Manara Kamara, une jeune femme de 18 ans, ira voter pour la première fois dimanche. Elle penche plutôt sur le candidat qui donnera du travail aux jeunes.

"Je crois que mon candidat va trouver la solution pour le chômage des jeunes. C’est pour cela que je vais voter pour lui", fait savoir Mlle Kamara.

Le Mali affiche une croissance de 5% depuis ces dernières années, mais le chômage dont celui des jeunes, reste élevé.

>> Lire aussi : "Consensus" sur le fichier électoral à la veille de la présidentielle au Mali

Certains Maliens estiment que la solution à bien des problèmes de leur pays comme celui du manque d’emplois, ne viendra pas des politiques.

Bréhima Traoré, un jeune malien de 30 ans longtemps resté au chômage, à Bamako, Mali, 28 juillet 2018. (VOA Afrique/Jacques Aristide)

"Je ne pense pas que ces politiciens vont penser à nous. Avant les élections, ils nous proposent plein de choses mais une fois au pouvoir, ils ne pensent même plus aux jeunes. Moi-même, j’ai terminé mes études en 2013 mais j’étais au chômage depuis ce temps. J’étais obligé de me trouver un boulot au service de nettoyage ne fût-ce que pour avoir de quoi me nourrir", se plaint Bréhima Traoré, un autre jeune de 30 ans.

Ce jeune qui est resté longtemps au chômage, pense pouvoir voter dimanche mais reste indécis sur le candidat à choisir.

Pour d’autres Maliens, le temps est venu pour élire plutôt une femme.

"Nous sommes décidées à faire sortir massivement des femmes pour notre candidate", avertit Diakité Djéna Moussa Maré, militante des droits des femmes.

Le choix est évidemment très large pour les électeurs maliens car 24 concurrents, dont le président sortant Ibrahim Boubacar Keïta, voudront obtenir leur vote demain.