Le parti au pouvoir en a annoncé avoir fait machine arrière sur son projet de loi controversé sur la pénalisation de l'avortement, en rétablissant sa légalisation en cas de viol et de danger pour la santé de la mère.
"Nous avons décidé d'entendre la pression de la société", a justifié lundi soir devant la presse le président du groupe du Mouvement populaire pour la libération de l'Angola (MPLA) au Parlement, Virgilio de Fontes Perreira.
Depuis février, la réforme présentée par le MPLA pour dépoussiérer l'antique code pénal en vigueur en Angola, hérité de la colonisation portugaise, fait l'objet d'un vif débat.
La première mouture du texte adopté en première lecture par les députés réprimait les interruptions volontaires de grossesse de peines pouvant aller jusqu'à dix ans de prison mais les autorisait dans certains cas, notamment lorsque la vie de la mère est en danger ou en cas de grossesse causée par un viol.
Sous la pression de l'Eglise notamment, ce texte avait toutefois été amendé pour interdire toutes les IVG.
Ce revirement a provoqué de vives critiques. La plus spectaculaire est venue d'Isabel dos Santos, fille du chef de l'Etat José Eduardo dos Santos et PDG de la compagnie pétrolière nationale.
"Je me sens humiliée en tant que femme. Je suis en état de choc", avait-elle écrit sur son compte Instagram.
En mars, quelque 200 personnes avaient également défilé dans les rues de Luanda aux cris de 'liberté pour les femmes", lors d'une rare manifestation autorisée par le régime.
Le MPLA avait décidé de réviser son projet de loi. "Quand l'enjeu est la vie de la mère (...) son intégrité physique, quand il y a viol, alors il peut être envisagé de lever l'interdiction de cet acte", a finalement tranché M. de Fontes Perreira.
La réforme du code pénal doit être définitivement approuvée par les députés le 22 juin.
Plus de neuf Angolais sur dix sont de religion chrétienne.
Avec AFP