Une blessure à un mollet qui gâche sa CAN-2015, un tir au but raté en quarts en 2017, deux nouveaux échecs sur penalty en Egypte... Comme les Lions de la Teranga, souvent favoris mais jamais titrés, l'attaquant star de 27 ans a parfois déçu.
Mais leur meilleure chance d'effacer soixante années de "lose" sur le Continent, c'est lui. Sur la lancée de sa saison la plus prolifique en Premier League (22 buts), titré en C1 avec les Reds en juin, Mané est le visage de la nouvelle génération qui gagne.
Leader de l'équipe qui a retrouvé la Coupe du monde en 2018 après 16 ans d'absence, il a conduit les siens en finale de la CAN, la deuxième du pays après 2002, avec trois buts et une passe décisive lors de la compétition.
Lire aussi : CAN-2019 : le Sénégal en finale, 17 ans après !"Il a quelque chose d'unique, rien n'est prévisible avec lui. Il n'y a pas un plan qui peut le tenir. Il peut faire la différence à tout moment, sur un dribble, une passe ou une percussion", le décrit son sélectionneur Aliou Cissé.
Le coach a fait de Mané un pilier de son animation offensive qui a été instable en Egypte entre les titularisations tour à tour d'Ismaïla Sarr, Keita Baldé et Krépin Diatta, aux côtés de Mbaye Niang et Mané, le plus constant de tous.
- "Mon rêve le plus fou" -
En l'absence du défenseur Kalidou Koulibaly, suspendu, l'ailier devra assumer encore plus de responsabilités vendredi pour décrocher le Graal, devenu l'obsession du Sénégal comme de son technicien, capitaine de l'équipe finaliste malheureuse il y a 17 ans.
Lire aussi : L'Algérie bat le Nigeria et rejoint le Sénégal en finale de la CAN"Je suis même prêt à échanger une Ligue des champions contre une CAN. Le retour à Dakar serait extraordinaire. Ce serait mon rêve le plus fou", avait déclaré Mané à France Football avant le tournoi.
Un sacre au stade international du Caire le ferait entrer dans le cercle fermé des Africains à avoir remporté la C1 et la CAN, aux côtés du Camerounais Samuel Eto'o, des Ivoiriens Salomon Kalou et Yaya Touré, des Nigérians Finidi George et John Obi Mikel, du Ghanéen Abedi Pelé et de l'Algérien Rabah Madjer.
De quoi faire du Sénégalais un sérieux prétendant au Ballon d'or en fin d'année... Après le Libérien George Weah en 1995, il pourrait devenir le deuxième joueur issu du Continent à soulever la récompense. Face à lui se dressent les deux "monstres" Lionel Messi et Cristiano Ronaldo, mais aussi son partenaire en club, le gardien Alisson, vainqueur de la Copa America avec le Brésil.
"Il ne faut pas penser Ballon d'Or! Ce qui est important pour Sadio, c'est de continuer à se battre pour l'équipe, à faire des performances. Il est dans cet état d'esprit. Mon discours avec lui est clair: donne le maximum pour l'équipe, et l'équipe te le rendra", a assuré Aliou Cissé.
"C'est un garçon qui a la tête sur les épaules, qui comprend que le collectif passera toujours devant les individualités", a-t-il poursuivi. Le collectif aura aussi besoin d'un exploit de la plus talentueuse de ses individualités.