Le royaume du Golfe, où les températures peuvent monter jusqu'à 50 degrés Celsius, a décroché l'organisation du tournoi moins d'un an après le Mondial au Qatar voisin, le premier à s'être tenu en dehors de l'été.
"Il existe de nombreuses nouvelles technologies qui permettent de refroidir ou d'ajouter des climatiseurs dans les stades, sans compter que de nombreuses villes du royaume jouissent d'une atmosphère très agréable en été", a souligné mardi soir auprès de l'AFP le patron du foot saoudien Yasser Al-Misehal.
"Nous sommes prêts à faire face à toutes les possibilités", a-t-il assuré, en marge de la remise des prix de la confédération asiatique de football (AFC) à Doha.
L'Arabie saoudite, premier exportateur de brut au monde, s'est portée candidate le 4 octobre, 27 jours avant la clôture des appels d'offres pour les Coupes du monde de 2030 et 2034.
Après l'attribution du Mondial-2026 aux États-Unis, au Canada et au Mexique, et celui de 2030, à l'Espagne, au Portugal et au Maroc, seuls les pays membres des confédérations asiatique et océanienne avaient été invités à postuler, suivant la politique de rotation continentale de la Fifa.
Le retrait mardi de la seule autre candidate en lice, l'Australie, a ouvert la voie à l'Arabie saoudite.
Sa désignation a été confirmée par le président de l'instance mondiale du football, Gianni Infantino, sur Instagram, même si le dossier de candidature officiel doit encore être déposé et soumis à un vote à la fin de l'année prochaine.
Droits humains
Le royaume ultra-conservateur, qui n'a ouvert ses portes aux touristes étrangers qu'en 2019, cherche à réduire sa dépendance au pétrole en misant notamment sur le sport.
Sous l'impulsion de son prince héritier de 38 ans, Mohammed ben Salman, le pays a multiplié les investissements dans le football mais aussi la Formule 1, le golf, l'équitation ou la boxe.
Des centaines de millions de dollars ont été déboursés cette année par son fonds souverain pour recruter des stars du football, comme Cristiano Ronaldo, Neymar et Karim Benzema dans les clubs saoudiens.
La monarchie est toutefois très critiquée pour ses violations des droits de l’homme, tant pour l'assassinat en 2018 du journaliste Jamal Khashoggi, que pour son recours fréquent à la peine de mort, ses lois contre l'homosexualité, les inégalités de genre et ses restrictions à la liberté d'expression.
L'attribution de la Coupe du monde à l'Arabie saoudite "malgré son bilan épouvantable en matière de droits de l'homme (...) montre que l'engagement de la Fifa envers les droits de l'homme est une imposture", a dénoncé Minky Worden de Human Rights Watch.
Dans un communiqué publié mardi soir sur les réseaux sociaux, la fédération saoudienne de football s'est dite "pleinement engagée à répondre et à dépasser les exigences de la candidature" en soulignant "la passion immense pour le jeu au sein de notre jeune nation".
"Candidature solo"
Selon Yasser Al-Misehal, l'Arabie saoudite va présenter une "candidature solo", pour devenir le premier pays à accueillir seul une Coupe de monde avec 48 équipes.
Si la plupart des villes saoudiennes connaissent de fortes chaleurs en été, certaines bénéficient d'un climat plus tempéré comme Abha, Taif ou à Al-Baha, où s'est déroulé l'été dernier le Championnat arabe de football des clubs.
Aucune de ces villes ne dispose toutefois d'infrastructures sportives à la hauteur de l'évènement, les plus grands stades se situant dans la capitale Ryad, ou dans la ville côtière de Jeddah.
Loin des questions soulevées par le processus d'attribution ou les droits de l'homme, les Saoudiens, eux, se rejouissent d’accueillir le tournoi le plus populaire au monde.
"C'est une excellente nouvelle et cela ne vient pas de nulle part," a affirmé Saud al-Oreifi, un habitant de la capitale de 62 ans, en soulignant la multiplication des évènements sportifs dans le royaume. "C'est le résultat des efforts et des succès passés."
De passage à Ryad, le Koweïtien Thamer al-Choiebi s'est également dit "fier" de voir l'Arabie saoudite "honorer non seulement les Saoudiens, mais tout le monde arabe."