Le vice-président, le colonel Assimi Goïta, homme fort de la junte au pouvoir entre le coup d'Etat du 18 août et la récente mise en place d'un gouvernement de transition, s'est rendu "sur le terrain dans la région de Ségou (pour) coordonner les opérations, libérer totalement la localité et traquer les terroristes", a dit un responsable au ministère de la Défense sous le couvert de l'anonymat.
Farabougou retient l'attention malienne en raison non seulement de la souffrance infligée aux habitants, mais aussi parce que la situation exceptionnelle de ce village coupé de son environnement à quelque 400 kilomètres au nord de Bamako, met à l'épreuve les nouvelles autorités de transition encore dominées par les militaires.
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Farabougou se trouve dans le centre du Mali, pris dans un tourbillon de violence depuis l'apparition en 2015 d'un groupe jihadiste conduit par le prédicateur peul Amadou Koufa et affilié à Al-Qaïda.
Les violences jihadistes qui sévissent aussi dans le nord du pays contre les symboles de l'Etat se doublent ici d'affrontements entre les Peul, majoritairement éleveurs, et les ethnies bambara et dogon pratiquant essentiellement l'agriculture.
Le 6 octobre, des hommes armés ont enlevé une vingtaine de personnes lors de la foire hebdomadaire de Farabougou, avant d'en relâcher une dizaine. Ils ont encerclé Farabougou, en coupant tous les accès.
Les réseaux sociaux ont largement fait circuler des photos censées montrer un pont vital pour les habitants et qu'on avait fait exploser.
Quelques jours après, des villageois qui tentaient de rentrer à Farabougou sont tombés dans une embuscade. Au moins six habitants ont été tués entre l'attaque du marché et le guet-apens, selon des témoins et des responsables locaux.
Les médias maliens ont fait état d'une tentative de médiation menée par des personnalités locales. L'armée malienne a largué des vivres sur le village.
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Elle a indiqué jeudi sur les réseaux sociaux que les premiers éléments de forces spéciales avaient été acheminés par hélicoptère dans le village. Elle n'a pas dit si le blocus de la localité était depuis levé ou non.
"En plus du personnel, beaucoup de colis, dont des médicaments, ont aussi été largués", a-t-elle ajouté. La situation est "une grande préoccupation" pour le ministère de la Défense, a-t-elle assuré.
Farabougou constitue un test pour les nouvelles autorités de transition installées en septembre par les militaires qui ont déposé l'ancien président élu Ibrahim Boubacar Keïta en août.
La dégradation sécuritaire constante est considérée comme un des facteurs primordiaux de la chute de M. Keïta et les nouvelles autorités en ont fait l'une de leurs priorités.
Depuis 2012, la spirale des violences a causé, avec les tensions intercommunautaires, des milliers de morts civils et militaires, malgré le déploiement de forces françaises et internationales, et s'est propagée au Burkino Faso et au Niger voisins.