L'artiste russe Pavlenski accusé de "dégradation du patrimoine culturel"

Le siège du Service fédéral de sécurité (FSB), ex-KGB, dans le centre de Moscou, Russie. (Photo prise le 10 novembre 2015.)

Piotr Pavlenski, arrêté pour avoir mis le feu aux portes du siège du FSB, ex-KGB, n'est plus accusé de "vandalisme" mais de "dégradation d'un site du patrimoine culturel" russe, a annoncé son avocat.

La peine de prison maximale prévue pour ce nouveau chef d'accusation reste inchangée: elle est de trois ans comme pour son ancien chef d'accusation, "vandalisme motivé par la haine idéologique", a précisé à l'AFP Dmitri Dinzé.

Le dernier recours en date pour la remise en liberté de l'artiste a été rejeté par un tribunal moscovite mardi matin, a-t-il ajouté.

Âgé de 32 ans, Piotr Pavlenski est accusé d'avoir détérioré la façade néo-baroque de l'imposant immeuble de la place de la Loubianka qui, construit à la fin du XIXe siècle à deux pas du Kremlin, fait partie du patrimoine architectural moscovite.

Le remplacement des portes incendiées a coûté environ 55.000 roubles (713 euros), avait indiqué en décembre un juge du tribunal chargé de l'affaire.

L'artiste y avait mis le feu le 10 novembre, déclarant vouloir dénoncer par ce geste le "terrorisme" des services de sécurité russes.

L'artiste de 31 ans est actuellement incarcéré dans le centre de détention provisoire Boutyrka à Moscou, après avoir passé un mois à l'institut psychiatrique Serbsky pour une expertise.

Piotr Pavlenski a de nombreuses fois exigé que son délit soit requalifié en "acte terroriste", en écho à la condamnation l'année dernière pour terrorisme de deux militants ukrainiens qui s'en étaient pris aux bureaux d'un parti prorusse en Crimée.

Coutumier des "performances" à message politique, Piotr Pavlenski est également sous le coup de poursuites judiciaires pour avoir brûlé des pneus à Saint-Pétersbourg en février 2014, en écho à ceux brûlés par les manifestants de la place Maïdan à Kiev, en Ukraine.

En 2013, Piotr Pavlenski s'était cloué, à travers la peau de ses testicules, sur les pavés de la place Rouge, face au Kremlin. En 2012, il s'était cousu la bouche en soutien aux jeunes femmes du groupe Pussy Riot, arrêtées puis condamnées à deux ans de prison pour une "prière punk" contre Vladimir Poutine à la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou.

Avec AFP