Le ministre de l'Education de l'Etat du Borno (nord-est du Nigeria), Inuwa Kubo, a annoncé tard mardi que tous les collèges et lycées du district seraient rouverts le 3 octobre, après une fermeture de plus de deux ans, due au conflit contre le groupe islamiste.
"Tous les dégâts causés aux bâtiments ont été réparés", a déclaré M. Kubo à la presse, dans la capitale de l'Etat, Maiduguri.
Chibok est toujours une zone de grande instabilité, les combats faisant rage entre l'armée et Boko Haram. Le ministre régional a expliqué que certaines écoles n'étaient pas sécurisées et que les élèves seraient regroupés dans des endroits plus sûrs.
La Government Secondary School (GSS), l'établissement où se trouvaient les 276 lycéennes enlevées en avril 2014, avait été rasée dans l'attaque et n'a toujours pas été reconstruite et les élèves partageront les locaux d'une école primaire voisine, selon les autorités.
L'enlèvement de masse avait déclenché une vague d'indignation mondiale et 218 lycéennes sont toujours introuvables.
Faisant suite à cette annonce, les habitants de la localité de Chibok n'ont pas caché leur scepticisme, affirmant que la scolarisation des élèves n'était pas réaliste: l'école primaire en question accueille déjà les enfants d'un autre collège détruit.
Yakubu Nkeki, qui est à la tête d'une association de soutien aux familles des jeunes filles otages de Boko Haram, a expliqué à l'AFP que "les enfants de l'école primaire utilisaient les salles de classe le matin, et les collégiens, l'après-midi".
"Les structures d'accueil sont débordées. Ce n'est pas possible" de faire venir d'autres élèves, selon lui.
Boko Haram, secte islamiste fondée en 2002 par le prêcheur radical Mohamed Yusuf, signifie "l'enseignement occidental est péché" et mène des attaques régulières contre les écoles et les enseignants dans le nord-est du Nigeria.
Le groupe, qui s'est armé sous le commandement de son successeur Abubakar Shekau en 2009, a fait plus de 20.000 morts et 2,6 millions de déplacés.
Avec AFP