L'Eglise catholique mauricienne condamne l'obstruction de la parade LGBT

Le cardinal, évêque de Port-Louis, Maurice Piat lors d’une visite de courtoisie avec des proches à la salle d'audience Paul VI au Vatican, le 19 novembre 2016.

L'Eglise catholique de Maurice a condamné la façon dont une parade LGBT a été obstruée par des manifestants hostiles, conduisant à son annulation, dans un communiqué diffusé par l'évêché de Port-Louis.

"Indépendamment des convictions morales que l'on peut avoir par rapport à l'homosexualité, nous tenons à exprimer notre indignation par rapport à la façon dont une parade des LGBT qui avait obtenu l'aval de la police a été obstruée par des manifestants qui étaient eux, dans l'illégalité", écrit le cardinal Maurice Piat, évêque de Port-Louis.

Samedi, le collectif arc-en-ciel, qui milite en faveur de la communauté LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres) à Maurice, avait organisé une marche des fiertés dans le centre de Port-Louis, attirant environ 200 personnes.

Mais non loin, un groupe de Mauriciens de confession musulmane s'était réuni, brandissant des pancartes anti-LGBT et organisant une prière collective. Les organisateurs de la marche des fiertés avaient alors décidé d'annuler leur événement pour des raisons de sécurité.

Le Premier ministre Pravind Jugnauth a lui aussi condamné le rassemblement illégal.

"Le +rule of law+ (l'Etat de droit) doit prévaloir et le nécessaire sera fait par les autorités à la suite de cette manifestation inacceptable et illégale", a-t-il déclaré. Une enquête policière est en cours sur l'incident.

L'évêque de Port-Louis a également souligné que dans un Etat de droit, chacun avait le devoir de respecter les droits des autres, même s'il ne partage pas le même point de vue qu'eux.

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"Nous avons beaucoup d'amis parmi nos frères et sœurs musulmans et nous ne ferons pas d'amalgame entre un groupe de manifestants et l'ensemble de la communauté musulmane. L'île Maurice compte sur des hommes et des femmes de bonne volonté issus de toutes les communautés pour préserver la paix sociale, notre trésor à tous", a ajouté le cardinal Piat.

De son côté, le conseil des religions, qui regroupe les chefs religieux de toutes les religions à Maurice, a souligné que l'Etat de droit et les droits de l'homme sont "d'indéboulonnables piliers, des fondements qui assurent le respect de chaque citoyen et le vivre-ensemble démocratique".

"Ceci n'est pas une option, c'est un impératif pour toute société, pour notre société!" a ajouté le conseil dans un communiqué.

Selon le conseil des religions, l'hindouisme est la principale confession de l'île (52%), devant le christianisme (30%) et l'Islam (17%).

Avec AFP