"Les ressortissants étrangers en situation irrégulière font l'objet d'une véritable chasse à l'homme de la part des policiers", écrivent la Commission justice et paix du diocèse catholique de Pointe-Noire, capitale économique du pays, et la Rencontre pour la paix et les droits de l'homme (RPDH).
"Plusieurs exactions, voire atteintes aux droits de l'Homme sont signalées. Ces actes, contraires aux règles et principes d'un Etat de droit, se caractérisent notamment par des intimidations et menaces, des violences, des traitements inhumains et dégradants ainsi que des arrestations arbitraires", ajoute le texte.
Le porte-parole de la police, Jules Monkala Tchoumou, interrogé au téléphone par l'AFP, a refusé de s'exprimer immédiatement sur ces accusations, indiquant qu'il était "en route pour Pointe-Noire".
Les autorités congolaises ont lancé jeudi dans cette ville l'opération policière "Mbata ya bakolo" ("La gifle des aînés" en lingala) destinée à lutter contre l'immigration clandestine.
Selon la radio publique, 600 étrangers ont été interpellés par la police jeudi et vendredi, et "les responsables de la police ont promis de sanctionner tous les agents qui agiront contrairement à la loi".
La première phase de l'opération "Mbata ya bakolo" a été lancée en avril 2014 à Brazzaville et a contribué à tendre considérablement les relations entre le Congo et la République démocratique du Congo voisine.
En quelques semaines, sous couvert de traquer les clandestins auteurs de crimes, les autorités brazzavilloises avaient alors expulsé ou poussé au départ près de 250.000 ressortissants de RDC. De nombreuses violations graves des droits de l'Homme ont été commises pendant ces retours forcés, selon l'ONU.
Avec AFP