L'Egypte craint que la construction du gigantesque barrage de la Renaissance sur le Nil Bleu entraîne une réduction du débit du fleuve, dont elle dépend à 90% pour son approvisionnement en eau.
Le Nil bleu, qui prend sa source en Ethiopie, rejoint le Nil blanc à Khartoum pour former le Nil qui traverse le Soudan et l'Egypte avant de se jeter dans la Méditerranée.
L'Egypte insiste sur ses "droits historiques" sur le fleuve, garantis par des traités datant de 1929 et 1959 qui accordent près de 87% du débit du fleuve à l'Egypte et au Soudan.
Lors d'une conférence de presse conjointe, M. Sissi a qualifié la visite du Premier ministre éthiopien de "signe clair pour nos peuples et le monde entier de notre volonté politique et la détermination à surmonter tous les obstacles" entre les deux parties.
Ces dernières se sont ainsi accordées sur l'idée que "ce grand fleuve ne devienne jamais un objet de compétition, de méfiance et de conflit", a déclaré M. Dessalegn.
M. Sissi a aussi voulu voir dans le Nil "une source de cohésion (..) et de développement, et non de conflit".
Le Caire, Khartoum et Addis Abeba ne sont pas parvenus à se mettre d'accord sur les conclusions d'un rapport technique remis en mai par deux cabinets d'expertise français sur les impacts sociaux et environnementaux de ce barrage sur le Soudan et l'Egypte.
Jeudi, M. Sissi a salué la volonté de l'Ethiopie de ne pas "nuire aux intérêts de l'Egypte". Il a toutefois réitéré la proposition du Caire de faire de la Banque mondiale un interlocuteur neutre dans les discussions techniques.
Lundi, le chef de l'Etat égyptien avait déjà appelé à l'apaisement des tensions avec l'Ethiopie et le Soudan. "L'Egypte ne fera pas la guerre à ses frères", avait-il déclaré.
En décembre, le ministre des Affaires étrangères égyptien Sameh Choukri s'était rendu à Addis Abeba pour tenter de "sortir de l'impasse" des négociations en cours.
Et un comité mixte regroupant de hauts responsables des deux pays s'est réuni cette semaine au Caire pour discuter de la coopération dans divers domaines, incluant les ressources en eau et l'irrigation.
Le barrage de la Renaissance situé sur le Nil Bleu est censé devenir la plus grande centrale hydroélectrique d'Afrique.
Avec AFP