L'émissaire chinois à Pyongyang n'a eu "aucun impact", déplore Trump

Le président américain lors d’un discours à St. Charles, Mo., 29 novembre 2017.

Donald Trump a jugé jeudi que l'émissaire chinois en Corée du Nord n'a eu "aucun impact" sur le comportement de Pyongyang, qui a tiré mercredi un nouveau missile balistique intercontinental. Moscou a, pour sa part, rejeté l'appel de Washington à couper les liens commerciaux et diplomatiques avec la Corée du Nord.

Le président américain souffle le chaud et le froid depuis plusieurs mois sur ses attentes concernant une médiation de la Chine, principal partenaire économique du Nord, sur l'épineux dossier nord-coréen.

"L'émissaire chinois, qui vient rentrer de Corée du Nord, semble n'avoir eu aucun impact sur le petit homme-fusée", a déploré le milliardaire républicain dans un tweet matinal, en utilisant le quolibet dont il affuble le leader nord-coréen Kim Jong-Un.

"Difficile de croire que son peuple et son armée supportent de vivre dans des conditions aussi horribles", a-t-il ajouté, soulignant que la Russie et la Chine avaient condamné le tir de missile, le plus sophistiqué lancé à ce jour par Pyongyang.

Les plus récents appels américains au durcissement des sanctions et de l'isolement international de la Corée du Nord ont toutefois été rejetés par Moscou et ignorés par Pékin.

Le dernier tir nord-coréen, à une altitude inédite, constitue un camouflet pour Donald Trump qui avait assuré que le développement de telles capacités "n'arriverait pas".

Moscou rejette l'appel de Washington à couper les liens avec Pyongyang

La Russie a rejeté jeudi l'appel des Etats-Unis à couper les liens commerciaux et diplomatiques avec la Corée du Nord après son dernier tir de missile, appelant à des négociations et accusant Washington de vouloir "provoquer" Pyongyang.

"Notre opinion est négative: nous avons à plusieurs reprises souligné que la pression des sanctions est épuisée et que toutes ces résolutions qui ont imposé des sanctions impliquaient nécessairement de reprendre un processus politique et de reprendre les négociations", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, cité par les agences russes.

"Les Américains ignorent cette exigence, c'est une grosse erreur", a jugé le ministre, en marge d'un déplacement à Minsk.

"Les récentes actions des Etats-Unis semblent avoir été dirigées délibérément pour provoquer des actions brusques de Pyongyang", a-t-il dénoncé. "Il semble que tout a été fait pour s'assurer que Kim Jong-un sorte de ses gonds".

A la suite d'un nouveau tir de missile intercontinental mercredi par la Corée du Nord, les Etats-Unis ont appelé tous les pays, notamment la Chine, à couper leurs relations diplomatiques et commerciales avec la Corée du Nord.

"Rompre tous les liens avec la Corée du Nord, c'est ce qu'il y a de plus facile. La vraie question, c'est comment s'occuper du règlement" de la crise dans la péninsule, a pour sa part déclaré aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

"Il faut concentrer nos efforts en commun sur la recherche d'une réponse à cette question", a-t-il ajouté.

Washington a également menacé de "détruire complètement" le régime nord-coréen "en cas de guerre" par la voix de son ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley lors d'une réunion du Conseil de sécurité convoquée en urgence sur le dossier nord-coréen.

"Les Américains doivent expliquer à chacun d'entre nous ce qu'ils cherchent à accomplir: s'ils veulent trouver un prétexte pour détruire la Corée du Nord, que ce soit dit directement, et que ce soit confirmé par le haut-commandement américain", a encore déclaré le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

Peu après le tir du missile de Pyongyang, qui a atteint une altitude inédite, Washington avait aussi déclaré vouloir de nouvelles sanctions internationales. Le Conseil de sécurité en est à huit trains de sanctions contre la Corée du Nord pour contraindre ce pays à suspendre ses programmes d'armements balistiques et nucléaires, jugés menaçants pour le monde.

La Russie et la Chine préconisent de leur côté un dialogue avec la Corée du Nord, sur la base d'une feuille de route définie par les deux capitales.

Avec AFP