Au stade Santiago-Bernabeu, qui accueille ce sommet du groupe G des éliminatoires en zone Europe, Asensio est déjà comme chez lui. Il y a inscrit un doublé somptueux avec le Real dimanche contre Valence (2-2) et reçu l'ovation d'un public très exigeant.
Avec la "Roja", le Majorquin doit retrouver l'enceinte madrilène samedi soir et toute la presse espagnole s'interroge déjà: doit-il être titulaire contre les Azzurri après un début de saison éblouissant?
Cette saison, ce milieu offensif gaucher, technique et puissant, compte quatre buts en quatre matches officiels, dont deux frappes somptueuses face au FC Barcelone en Supercoupe d'Espagne (3-1, 2-0). Et les médias rivalisent de surnoms pour le nouveau joyau de la couronne espagnole: "Torero", "Asen-dios" ("Asen-dieu"), ou encore "Asesino" ("Assassin", l'anagramme d'Asensio).
"S'il poursuit sa progression, c'est un joueur qui peut marquer son époque", a résumé dimanche Marcelino Garcia, l'entraîneur de Valence.
Le gamin de Palma de Majorque (1,80 m, 75 kg) ne compte certes que trois sélections avec l'Espagne et aucun but inscrit. Mais il a été épatant lors de l'Euro Espoirs en juin dernier, marquant trois buts et guidant la "Rojita" vers la finale, perdue 1-0 face à l'Allemagne.
Au Real, qui l'a soufflé au Barça en 2014, son palmarès est déjà éloquent: une Ligue des champions, une Liga, deux Supercoupes d'Europe, un Mondial des clubs et une Supercoupe d'Espagne.
Il a déjà battu Buffon
Zinédine Zidane, l'entraîneur merengue, dit admirer la patte gauche du jeune Espagnol, qu'il compare à celle de Lionel Messi. "Il ne surprend personne, il est juste dans sa progression. Il est en train de montrer qu'en l'achetant Madrid a fait le bon choix", a estimé dimanche le Français.
D'ailleurs, comme Messi, Asensio fête tous ses buts les deux index pointés vers le ciel, en hommage à sa mère, de nationalité néerlandaise, emportée par la maladie en 2011.
Le sélectionneur espagnol Julen Lopetegui est également conquis. "Le chemin de l'excellence est difficile, il faut travailler. Mais il est certain qu'Asensio le fait", a souligné le technicien.
Bref, avec le gardien Kepa (Bilbao), l'ailier Gerard Deulofeu (Barcelone) et le milieu Saul (Atletico), vices-champions d'Europe Espoirs 2017, il incarne le renouveau d'une Espagne qui a perdu en 2014 son titre mondial et en 2016 son sceptre européen.
D'ailleurs, le joueur des Baléares a déjà marqué face à l'inoxydable gardien italien Gianluigi Buffon (39 ans): c'était début juin, lors de la finale de la Ligue des champions remportée par le Real face à la Juventus Turin (4-1).
Asensio, lui, semble n'avoir peur de rien à l'approche de ce choc contre l'Italie, qui devrait attribuer la première place du groupe G, directement qualificative pour la Coupe du monde en Russie. Et même son exposition nouvelle ne l'effraie pas.
"Je ne suis pas surpris. J'ai confiance en moi et j'essaie de profiter des opportunités qu'on me donne. Je prends tout ça avec naturel, en restant tranquille. Les éloges, ça va, ça vient...", philosophe-t-il.
Avec AFP