Au Sénégal, la lutte contre le covid-19 a pris une nouvelle tournure avec l'instauration de l'état d'urgence. Les Sénégalais sont globalement satisfaits des annonces du chef de l'État mais ils attendent de savoir les conditions précises d'application de ces mesures et leur impact réel sur leur vie personnelle et professionnelle.
Le confinement partiel et le couvre-feu sont désormais de rigueur.
Des mesures naturelles selon Cheikh Sow, un chef de famille de 53 ans. Pour lui, cette mesure s'est imposée à cause de l'insouciance et l'indiscipline de certains Sénégalais qui n'ont pas respecté les premières mesures, notamment l'interdiction des rassemblements "comme s'ils n’ont pas cru à cette maladie".
Pour freiner cette progression du covid-19, des mesures fortes ont donc été prises. Sokhna Maguette Ndiaye, ménagère, affirme que cela risque de pénaliser ceux qui vivent au jour le jour même si 50 milliards d'aide alimentaire d'urgence sont annoncés.
"Ce sera très difficile pour nous mais il est important de serrer la ceinture", confie la dame d'un ton fataliste. Pour elle, ceux qui ont les moyens peuvent "faire des provisions et stocker cela dans les réfrigérateurs" mais pour d'autres ce sera très compliqué.
Lire aussi : À Dakar, des associations s'activent pour protéger les enfants mendiants et les prisonniersComme elle, beaucoup de Sénégalais comprennent qu'ils doivent "faire des sacrifices".
C'est le cas de Sokhna Maguette, qui pense à ces jours qui arrivent où il sera délicat de survivre dans ces conditions pour ceux qui vivent au quotidien des difficultés pour prendre en charge leurs familles.
Les PME dans l'inconnu
Du côté des PME également on s'inquiète de la tournure des événements malgré les 1000 milliards qui vont être mobilisés pour aider les entreprises.
Mme Traoré, jeune entrepreneure dans le domaine des multiservices, salue la pertinence des mesures annoncées par le chef de l'État mais doute de l'accès aux fonds pour des entreprises comme la sienne.
Elle avoue que c'est un point qu'elle ne "comprends pas trop" et elle ne sait pas aussi comment l'État va s’y prendre.
"En tout cas moi je ne crois pas personnellement que je serai concernée et je ne sais pas comment ils comptent départager les 1000 milliards", confie la jeune chef d'entreprise.
Mme Traoré se félicite cependant que le président ait opté pour l’état d’urgence assorti d'un couvre-feu.
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