Le président Béji Caïd Essebsi a décidé de prolonger cette mesure d'exception "pendant sept mois à compter du 12 mars", selon un communiqué de la présidence publié à l'issue d'une réunion du conseil national de sécurité, un organe restreint sous la houlette de M. Essebsi. Il a indiqué avoir consulté le chef du gouvernement et le président du Parlement.
Les premières élections municipales de l'après révolution - très attendues et plusieurs fois repoussées - sont prévues le 6 mai, tandis que le ramadan devrait débuter à la mi-mai pour un mois. La fréquentation touristique, cruciale pour l'économie tunisienne, reprend du poil de la bête après une longue crise liée notamment aux troubles sécuritaires.
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Il s'agit de la plus longue prolongation de l'état d'urgence depuis son instauration en 2015, la présidence expliquant vouloir ainsi éviter des "polémiques" à répétition.
L'état d'urgence octroie des pouvoirs d'exception aux forces de l'ordre. Il permet notamment l'interdiction des grèves et des réunions "de nature à provoquer (...) le désordre" ou encore l'adoption de mesures "pour assurer le contrôle de la presse".
En 2015, trois attentats majeurs revendiqués par le groupe jihadiste Etat islamique (EI) ont frappé la Tunisie. L'état d'urgence est sans cesse renouvelé, chaque mois ou pour quelques mois à la fois, depuis le troisième de ces attentats, perpétré contre la garde présidentielle en novembre 2015 en plein Tunis (12 agents tués).
La dernière attaque de grande ampleur en Tunisie remonte à mars 2016, lorsque des dizaines de jihadistes ont attaqué des installations sécuritaires à Ben Guerdane (sud), à la frontière avec la Libye.
Les autorités disent avoir fait "des pas très importants dans la guerre contre le terrorisme" et soulignent que la sécurité s'est largement améliorée depuis 2015, tout en continuant à appeler à la vigilance. La situation en Libye voisine, pays en proie au chaos, reste l'une de leurs principales préoccupations, selon des responsables gouvernementaux.
Avec AFP