"Une partie de ma vie reste en Argentine après onze mois" d'exil dans ce pays, a déclaré l'ancien chef de l'Etat, avant de traverser à pied le pont transfrontalier qui relie Quiaca, dans le nord de l'Argentine, à Villazon, dans le sud de la Bolivie.
Evo Morales était accompagné du côté argentin par le président de centre gauche Alberto Fernandez, qui a assisté dimanche à l'investiture du nouveau président socialiste Luis Arce. "Merci beaucoup mon frère Alberto", lui a lancé M. Morales, soulignant qu'il "lui a sauvé la vie".
L'ancien président bolivien (2006-2019) avait d'abord fui quelques semaines au Mexique, avant de trouver refuge en Argentine. Il va à présent entreprendre un périple d'un millier de km par la route jusqu'à son fief de Chimoré, dans le centre du pays.
Le premier président indigène du pays a choisi une date symbolique pour rentrer dans son pays: le lendemain de l'investiture comme président de son dauphin Luis Arce, et quelques heures avant le premier anniversaire de sa démission, le 10 novembre 2019.
Des centaines de personnes, dont de nombreux Amérindiens vêtus de leurs tenues traditionnelles, s'étaient massés à la frontière dès l'aube pour l'attendre. La Bolivie est un des pays latino-américains qui compte le plus grand nombre d'Amérindiens, soit 41% des 11 millions d'habitants.
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A l'issue de l'élection présidentielle d'octobre 2019, au cours de laquelle Evo Morales briguait un quatrième mandat, et de la confusion qui avait entouré les résultats le donnant vainqueur, l'opposition avait crié à la fraude.
Les rues avaient été prises d'assaut et l'armée avait finalement lâché Evo Morales, qui s'était réfugié à Chimoré. C'est là qu'il avait commencé son activité de syndicaliste dans les années 1980, avant d'être élu député.
Réélu en 2009, Evo Morales avait remporté en 2014 un troisième mandat grâce à une interprétation contestée de la Constitution, qui ne permettait pourtant que deux mandats consécutifs. La Cour constitutionnelle avait alors estimé qu'il s'agissait de sa première réélection, la Constitution ayant été modifiée en 2009.
Il avait ensuite brigué un quatrième mandat, alors que les électeurs s'étaient prononcés contre à l'occasion d'un référendum en 2016. Il était passé outre, grâce à une nouvelle décision contestée de la Cour constitutionnelle.