Azali Assoumani élu président aux Comores

Assoumani Azali, président de Comores, arrive au Palais de l'Elysée pour rencontrer le président français Jacques Chirac, à Paris, France 16 mai 2006. epa/ HORACIO VILLALOBOS

Ex-putschiste et ancien président, Azali Assoumani recueille 41,43% des voix, devançant ainsi le candidat du pouvoir sortant, Mohamed Ali Soihili dit "Mamadou", qui, lui, engrange 39,66% des suffrages, selon les résultats définitifs publiés après la reprise partielle de l’élection présidentielle dans 13 bureaux de vote de la région d’Anjouan, ordonnée par la Cour constitutionnelle.

Le colonel Azali Assoumani a été élu chef d'Etat des Comores après une élection présidentielle partielle dans des bureaux où le second tour avait été entaché de violences, selon les résultats officiels proclamés dimanche par la Cour Constitutionnelle.

"La Cour proclame Azali Assoumani président de l'Union des Comores pour un mandat de cinq ans", a annoncé dimanche Loutfi Soulamaine, le président de la Cour Constitutionnelle, depuis la capitale Moroni.

Le gouverneur de l'île de Grande-Comore, Mouigni Baraka, arrive en troisième position avec 18,91% des voix.

Azali Assoumani était arrivé en tête à l'issue du deuxième tour de la présidentielle le 10 avril, avec 2.000 voix d'avance seulement sur "Mamadou", mais le scrutin avait été émaillé de plusieurs actes de violence, dont la destruction et le bourrage d'urnes, essentiellement à Anjouan, l'une des trois îles de l'Union des Comores.

La Cour constitutionnelle avait alors ordonné l'organisation d'une partielle qui s'est tenue mercredi dans 13 bureaux, tous situés à Anjouan et où Azali Assoumani a conforté son avance sur son rival "Mamadou".

Azali Assoumani, un officier de 57 ans formé à l'Académie royale de Meknes au Maroc et passé par l'Ecole de guerre en France, retrouve le palais présidentiel de Beït-Salam pour la seconde fois.

La première fois, en avril 1999, il était arrivé aux commandes par un putsch qu'il présentera a posteriori comme une interposition de l'armée pour prévenir une guerre civile, alors que le pays traversait une crise sécessionniste (1997-2001). Il restera au pouvoir jusqu'en 2006 avant de le céder démocratiquement à Ahmed Abdallah Sambi, nouvellement élu.

Il cite souvent à son actif l'adoption de la nouvelle Constitution qui a stabilisé les Comores et la création de l'Université des Comores.

Ses détracteurs ne ratent pas une occasion de rappeler un fait d'armes peu glorieux. En 1995, lors d'un affrontement armé avec une dizaine de mercenaires conduits par le Français Bob Denard, Azali Assoumani avait abandonné ses hommes pour se réfugier à l'ambassade de France à Moroni.

Le nouveau président doit être investi le 26 mai.

Avec AFP