L'Inde va exécuter les coupables du viol et meurtre d'une étudiante dans un bus en 2012

Asha Devi, mère de Jyoti Singh, victime d'un viol et meurtre en 2012 à New Delhi, s'adressant aux médias à la sortie du tribunal, le 7 janvier 2020.

"Pendez les violeurs!": en écho au cri de colère des foules révulsées en décembre 2012 par le viol d'une étudiante dans un bus de la capitale, l'Inde exécute vendredi quatre hommes pour ce crime extrêmement violent, qui avait provoqué la mort de la victime.

Après trois reports de dernière minute, Mukesh Singh, Vinay Sharma, Pawan Gupta et Akshay Thakur doivent être pendus à 05H30 locales (minuit GMT) dans la prison de Tihar, au sein de la capitale. Les quatre détenus ont épuisé leurs recours judiciaires contestant leur condamnation à mort pour le viol et le meurtre de Jyoti Singh.

Le dimanche 16 décembre 2012 au soir, l'étudiante de 23 ans sortait d'une séance du film "L'odyssée de Pi" dans un grand centre commercial avec un ami. Ils étaient montés dans un bus privé tenu par une bande de six hommes ivres, croyant qu'il s'agissait d'un transport collectif allant dans leur direction.

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À bord, l'ami de Jyoti Singh avait été passé à tabac. Pendant une vingtaine de minutes, la jeune femme avait été sauvagement violée à tour de rôle à l'arrière du bus roulant à travers New Delhi, et grièvement blessée avec une barre de fer. Les agresseurs s'étaient débarrassés d'eux au bord d'une route.

L'affaire avait provoqué une onde de choc dans l'opinion publique et déclenché des manifestations spontanées, qui ont redoublé avec la mort de la victime de ses blessures, le 29 décembre dans un hôpital de Singapour.

À la suite de ce crime, le gouvernement a durci la législation contre les violences sexuelles et prévu des procédures judiciaires accélérées. Le nombre de signalements de viols dans le pays de 1,3 milliard d'habitants s'est envolé les années suivantes, même si les experts estiment que ces chiffres ne restent encore que la partie émergée de l'iceberg.

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Les suspects ont été interpellés quelques jours après les faits lors d'une traque policière. Des six hommes arrêtés par les forces de l'ordre, le meneur présumé est mort en détention quelques semaines plus tard, officiellement de suicide. Un autre, encore mineur à l'époque, a bénéficié d'une peine réduite en raison de son âge et a été libéré au bout de trois ans.

Les peines capitales en Inde sont généralement commuées en prison à vie. La dernière pendaison en date remonte à 2015.