Il s'agit de la première attaque directe jamais menée par la République islamique d'Iran contre le territoire d'Israël, son ennemi juré.
Dans le même temps, les alliés de l'Iran, le Hezbollah libanais et les rebelles yéménites houthis ont mené des attaques anti-israéliennes, le premier en tirant des roquettes sur le Golan occupé par Israël, et les seconds en lançant des drones en direction du territoire israélien.
L'armée israélienne a précisé que les drones iraniens prendraient "des heures" pour atteindre Israël.
Lire aussi : La Turquie, l'Iran et le Maroc avancent leurs pions au SahelLes Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, ont annoncé avoir lancé aussi bien des drones que des missiles vers Israël, en réponse notamment à la frappe le 1er avril qui a détruit son consulat à Damas et coûté la vie à deux hauts gradés des Gardiens.
L'Iran a accusé Israël, mais ce dernier n'a ni confirmé ni démenti.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, dont l'armée est engagée dans une guerre à Gaza, a aussitôt après l'attaque iranienne réuni dans une pièce bunkérisée en un lieu tenu secret son état-major et ses proches collaborateurs, selon ses services.
Alliés historiques d'Israël, les Etats-Unis ont indiqué qu'ils se "tiendront aux côtés du peuple d'Israël", après avoir annoncé vendredi l'envoi de renforts dans la région.
"Drones tueurs"
"L'Iran a lancé des drones depuis son territoire en direction d'Israël", a déclaré Daniel Hagari, le porte-parole de l'armée israélienne dans une allocution télévisée, peu après 23H00 (20H00 GMT).
"Nous surveillons de près les drones tueurs envoyés par l'Iran et en route vers Israël", a dit le contre-amiral Hagari. "Nous travaillons en étroite collaboration avec les Etats-Unis et nos partenaires afin d'agir contre les lancements et de les intercepter."
Cette "attaque directe lancée depuis le sol iranien" est une "escalade grave et dangereuse", a-t-il encore dit.
D'autres "vagues de drones" visant Israël sont possibles, a prévenu un responsable militaire.
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Après l'attaque iranienne, Israël a fermé son espace aérien dimanche à 00H30 locale (samedi à 21H30 GMT).
Il avait déjà annoncé la fermeture des écoles dimanche, premier jour de la semaine en Israël, et lundi, ainsi que la suspension "des activités d'enseignement, des voyages et des sorties" scolaires et périscolaires.
"Régime diabolique"
"En réponse aux nombreux crimes commis par le régime sioniste, notamment l'attaque contre la section consulaire de l'ambassade d'Iran à Damas et le martyre d'un groupe de commandants et conseillers militaires de notre pays en Syrie, l'armée de l'air des Gardiens de la révolution a tiré des dizaines de missiles et de drones sur des cibles spécifiques à l'intérieur des territoires occupés (Israël)", a déclaré la télévision d'Etat en citant les Gardiens.
Dans les minutes ayant suivi le début de l'opération, baptisée "promesse honnête", le compte X du Guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, a republié un message affirmant: "le régime diabolique va être puni".
La Jordanie et le Liban, voisins d'Israël, ont annoncé la fermeture de leur espace aérien, de même que l'Irak, frontalier de l'Iran. Egalement voisine d'Israël, l'Egypte a annoncé la mise en état d'alerte maximal de ses défenses aériennes.
Paris et Londres ont condamné l'attaque iranienne.
Guerre à Gaza
Plus tôt samedi, les forces spéciales maritimes des Gardiens de la Révolution ont saisi un navire accusé d'être "lié" à Israël, avec 25 membres d'équipage à bord, dans les eaux du Golfe.
La République islamique d'Iran, qui ne reconnaît pas l'existence d'Israël, est un allié du Hamas, auteur le 7 octobre d'une attaque sanglante sans précédent sur le sol israélien qui a provoqué une offensive israélienne dévastatrice à Gaza, où 33.686 personnes essentiellement des civils ont péri selon les autorités du mouvement palestinien.
L'armée israélienne a poursuivi sa guerre dans la bande de Gaza qu'elle assiège depuis le 9 octobre et dont la majorité des 2,4 millions d'habitants sont menacés de famine selon l'ONU.
Ces dernières 24 heures, 52 Palestiniens ont été tués, selon le ministère de la Santé du Hamas qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et est classé groupe terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël.
Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza ont mené une attaque dans le sud d'Israël, entraînant la mort de 1.170 personnes, en majorité des civils, d'après un bilan établi par l'AFP à partir des données officielles israéliennes.
Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent détenues à Gaza dont 34 sont mortes, d'après des responsables israéliens.
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