L'Italie souhaite coopérer avec la Tunisie pour "réduire l'immigration irrégulière et renforcer l'immigration régulière", a déclaré Antonio Tajani dans une vidéo diffusée par la présidence tunisienne.
M. Tajani, accompagné du ministre de l'Intérieur Matteo Piantedosi, effectuait sa première visite en Tunisie depuis que le gouvernement d'extrême droite de Giorgia Meloni est arrivé au pouvoir à Rome en octobre en promettant de faire cesser les arrivées de migrants en Italie.
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Les ministres italiens se sont entretenus avec le président tunisien Kais Saied, en présence des ministres tunisiens des Affaires étrangères Othman Jerandi, et de l'Intérieur Taoufik Charfeddine.
Les discussions ont porté notamment sur "le grand problème de l'immigration (illégale) qui est un fléau pour la Tunisie comme pour l'Italie", selon M. Tajani.
"La Tunisie est aussi victime de ce phénomène d'immigration irrégulière" comme pays de transit pour les migrants provenant d'Afrique sub-saharienne, a pour part affirmé M. Piantedosi.
Selon des chiffres officiels italiens, plus de 32.000 migrants, dont 18.000 Tunisiens, sont arrivés clandestinement en Italie en provenance de Tunisie en 2022. Sur ce dossier, il faut une "approche globale", pas "exclusivement sécuritaire", ont dit aussi bien les ministres italiens que la présidence tunisienne.
Il faut "comprendre pourquoi des milliers et des milliers de personnes décident de quitter leur pays d'origine", a abondé M. Tajani. Rome et Tunis veulent "partager les stratégies" et "trouver de bonnes solutions", a-t-il assuré, jugeant nécessaire de "se battre ensemble contre le terrorisme, la pauvreté, les maladies et le changement climatique".
"Il faut travailler pour permettre aux jeunes Africains de rêver chez eux, leur rêve doit être: nous restons chez nous", a poursuivi le ministre. Et pour cela, il convient d'"augmenter les investissements en Afrique".
Pour sa part, l'Italie "est prête à augmenter aussi le nombre d'immigrés réguliers, formés en Tunisie, qui peuvent venir travailler dans l'agriculture et l'industrie", a dit M. Tajani. L'idée c'est de nouer des accords pour "avoir des travailleurs réguliers, des jeunes Tunisiens et Africains, qui puissent s'intégrer chez nous".
M. Tajani a par ailleurs annoncé l'organisation prochaine d'un Business Forum pour "renforcer encore plus la présence des entreprises italiennes" en Tunisie, dont l'Italie est devenue l'an passé le premier partenaire commercial.