Vendredi à Paris, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a exhorté les gouvernements à s'attaquer au problème de façon plus urgente et en y investissant plus d'argent.
Environ trois millions des quelque 71 millions de porteurs du virus de l'hépatite C (VHC) ont reçu le traitement dont ils avaient besoin, a souligné l'agence de l'ONU chargée de la santé à l'occasion d'un congrès international sur le foie à Paris.
"Nous encourageons vivement les dirigeants des pays et les politiques, les décideurs, à inclure le traitement de l'hépatite C dans leur programme santé et à trouver les ressources nationales nécessaires pour faire avancer ce dossier", a déclaré Gottfried Hirnschall, le responsable du programme mondial contre l'hépatite à l'OMS.
Le prix d'un traitement varie d'environ 200 dollars (162 euros) à plusieurs milliers de dollars par personne - à l'exclusion des tests diagnostiques, des salaires et des infrastructures de santé.
En traitant les patients "aussi rapidement que possible (...) vous économiserez ultérieurement", a souligné auprès de l'AFP le Dr Hirnschall. Il s'agit d'éviter l'évolution de l'infection vers des atteintes du foie (cirrhose, voire cancer) requérant des hospitalisations et des soins très coûteux, comme des greffes de foie, d'après lui.
Il n'existe pas de vaccin contre l'hépatite virale C.
Le virus (VHC) est le plus souvent transmis par le sang contaminé - soit par des aiguilles souillées utilisées pour injecter des drogues légales ou illégales, soit par transfusion sanguine - non testé.
Dans le monde, une personne sur cinq seulement sait qu'elle est infectée. Beaucoup parmi ces personnes non traitées contractent un cancer ou une cirrhose du foie.
Une nouvelle catégorie de médicaments, les "antiviraux à action directe" (AAD), décrite par M. Hirnschall comme "révolutionnaire", peut guérir les six principales souches de VHC, avec un taux de réussite de plus de 90%.
L'OMS est en train de revoir ses lignes directrices pour le traitement de cette hépatite, a-t-il ajouté.
Il y a deux ans, les ministres de la Santé ont convenu d'éliminer l'hépatite virale en tant que menace pour la santé publique d'ici à 2030 - ce qui signifie réduire de 90% le nombre des nouvelles infections et de 65% les décès.
Seuls six pays européens - les Pays-Bas, l'Islande, la Géorgie, la France, l'Espagne, la Suisse - étaient sur la bonne voie pour atteindre cet objectif, a-t-on appris jeudi au congrès de l'Association européenne pour l'étude du foie (EASL 2018) à Paris.
Avec AFP