L'ONU préoccupée par les tensions et arrestations en Ouganda

Kizza Besigye, le principal rival du président Yoweri Museveni à l'élection présidentielle du 18 février 2016, arrêté pour la quatrième fois par la police, à Kampala, Ouganda.

Le Haut-commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme a fait part mardi de sa préoccupation face aux tensions en Ouganda, où les arrestations de membres de l'opposition se sont multipliées depuis le scrutin présidentiel du 18 février.

Le président ougandais Yoweri Museveni a remporté l'élection - et son cinquième mandat - avec 60,7%, à l'issue d'un scrutin dénoncé comme "frauduleux" par l'opposition et contesté par les observateurs internationaux.

"Nous sommes préoccupés par la situation post-électorale tendue en Ouganda, avec au moins deux personnes tuées", a déclaré à Genève une porte-parole du Haut-Commissariat, Cécile Pouilly.

Selon l'ONU, une personne a été tuée le 15 février lorsque la police a dispersé sans ménagement des militants du Forum pour le changement démocratique (FDC) à Kampala.

L'autre victime a été tuée le 19 février, après les élections, lorsque la police dispersait cette fois une foule qui protestait dans le district de Kasese (ouest).

"Selon les informations que nous avons reçues, ces deux personnes ont été tuées par la police, mais ce sont des allégations qui doivent être investiguées", a précisé Mme Pouilly à l'AFP.

Le principal opposant en Ouganda, Kizza Besigye (FDC), arrivé deuxième de l'élection présidentielle avec 35,37% des voix, a été arrêté lundi matin pour la troisième fois depuis le scrutin présidentiel du 18 février, alors qu'il avait appelé ses partisans à une marche vers le siège de la Commission électorale.

L'ONU indique par ailleurs que deux autres candidats présidentiels ont été arrêtés ces derniers jours: Amama Mbabazi, arrivé troisième avec 1,4% des voix, est en résidence surveillée depuis samedi, tandis que Abed Bwanik, aurait été arrêté par la police vendredi près de la frontière tanzanienne alors qu'il tentait de quitter le pays avec sa famille.

Par ailleurs, toujours selon le Haut-Commissaire, le maire de la capitale ougandaise, Erias Lukwago, a également été arrêté samedi alors qu'il parlait avec des médias.

Le Haut-Commissaire dénonce par ailleurs l'usage de la force par la police et les forces armées ougandaises lors de l'évacuation du siège du FDC. D'après l'ONU, les forces de sécurité ont fait usage de gaz lacrymogène et d'armes à balles réelles.

AFP