L'ONU réclame justice après des agressions sexuelles au Soudan du Sud

Des soldats sud-soudanais, lors du prononcé du verdict à leur procès pour viol et meurtre dans un hôtel de Juba en 2016, Juba, Soudan du Sud, le 6 septembre 2018.

L'ONU a dénoncé lundi les viols et agressions sexuelles commis récemment à l'encontre de plus de 150 femmes et filles au Soudan du Sud par des hommes armés, dont plusieurs en uniforme, réclamant aux autorités de poursuivre les coupables en justice.

"Au cours des 12 derniers jours, plus de 150 femmes et filles ont cherché de l'aide après avoir souffert d'agressions sexuelles, incluant des viols, près de Bentiu au Soudan du Sud", indique un communiqué conjoint signé de trois responsables onusiens, Henrietta Fore (Unicef), Mark Lowcock (Affaires humanitaires) et Natalia Kanem (Fonds des Nations unies pour la Population).

"Les assaillants ont été décrits comme des hommes armés, beaucoup en uniforme. Nous appelons les autorités compétentes à dénoncer publiquement ces attaques et à s'assurer que leurs auteurs soient traduits en justice", précisent les trois responsables dans leur communiqué.

"Toutes les parties au conflit doivent s'acquitter de leurs obligations humanitaires internationales et cesser les attaques contre les civils", réclament-ils.

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Vendredi, l'ONG Médecins sans frontières (MSF) avait affirmé que 125 femmes et filles sud-soudanaises avaient été violées ou brutalisées en dix jours alors qu'elles cherchaient à s'approvisionner en nourriture fournie par des organisations humanitaires internationales autour de la ville de Bentiu (nord).

Certaines des victimes sont âgées de moins de 10 ans, d'autres étaient enceintes ou avaient plus de 65 ans, avait précisé MSF.

Le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile en décembre 2013 à Juba, lorsque le président Salva Kiir, un Dinka, a accusé Riek Machar, son ancien vice-président, de l'ethnie nuer, de fomenter un coup d'État.

Le conflit, marqué par des atrocités à caractère ethnique et le recours au viol comme arme de guerre, a fait plus de 380.000 morts selon une étude récente, et poussé plus de quatre millions de Sud-soudanais, soit près d'un tiers de la population, à s'enfuir.