RDC

L'ONU sollicitée pour "contrecarrer" un projet de déstabilisation du Rwanda

Des soldats de la Force pour la Mission de stabilisation des Nations Unies au Congo (MONUSCO) photographiés devant un hélicoptère des Nations Unies à Bunagana, Nord-Livu, le 19 mai 2012.

La mission de l'ONU en RDC (Monusco) a indiqué mercredi avoir été sollicitée par les autorités pour "contrecarrer" un projet de déstabilisation du Rwanda voisin par des rebelles hutu rwandais qui ont quitté la province du Nord-Kivu vers celle du Sud-Kivu, dans l'est du pays.

Le chef de la Monusco, Leila Zerrougui a affirmé dans une conférence de presse avoir reçu une lettre du ministre congolais de la Défense sollicitant un appui des Casques bleus aux militaires congolais afin de contrecarrer une rébellion contre le Rwanda voisin, à partir de la RDC.

Selon cette lettre partagée sur les réseaux sociaux et les médias, le ministre congolais de la Défense Crispin Atama Thabe note qu'il a été observé un déplacement des rebelles hutus rwandais des forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR).

Le déplacement de ces FDLR et leurs familles va de la province du Nord-Kivu vers celle du Sud-Kivu "où ils seraient sollicités par le général rebelle rwandais Kayumba en vue d'une coalition pour une action belliqueuse contre le Rwanda à partir de la RDCongo", signale le ministre de la Défense.

La RDC "ne peut accepter de servir de base arrière pour un quelconque mouvement rebelle étranger contre un État voisin" et sollicite ainsi "l'appui des forces de la Monusco aux FARDC (armée congolaise)", écrit encore M. Atama Thabe dans ce courrier daté du 18 janvier.

Face à cette demande, la Monusco a "alerté les autorités rwandaises et a salué l'attitude positive et responsable des autorités congolaises", a expliqué Mme Leila.

La diplomate a néanmoins ajouté "qu'aucune attaque contre le Rwanda à partir de la RDC n'a été enregistrée" par la Monusco depuis.

Lundi, le gouvernement congolais a indiqué avoir extradé vers le Rwanda deux chefs des FDLR, dont leur porte-parole Bazeye Fils La Forge.

Les FDLR sont présentes dans l'Est de la RDC depuis 1994. Certains de leurs chefs sont accusés d'être responsables du génocide (800.000 morts) au Rwanda perpétré par le régime hutu extrémiste contre les Tutsis et les Hutus modérés, avant leur renversement par les forces pro-Tutsi de l'actuel président rwandais Paul Kagame.

Les relations entre la RDC et Rwanda sont complexes. Depuis 1996, le Rwanda a notamment soutenu différentes rébellions contre Kinshasa.

Avec AFP