L'ONU étend la mission de ses Casques bleus au centre du Mali

Des casques bleus lors de la visite du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres à Bamako, Mali, 30 mai 2018. (VOA/Kassim Traoré)

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté vendredi une résolution étendant la mission de ses Casques bleus au Mali au centre du pays où les violences redoublent, tandis que de nouvelles sanctions pourraient être prises prochainement contre des individus faisant obstacle à la paix.

En dépit d'une mise en cause de l'intérêt de la mission Minusma il y a quelques mois par les Etats-Unis, ses effectifs restent inchangés dans la résolution adoptée à l'unanimité et qui prolonge jusqu'au 30 juin 2020 la présence de l'ONU au Mali (13.289 militaires et 1.920 policiers).

Dans les faits, la Minusma, dont la mission à l'origine était focalisée sur le nord du Mali, a déjà renforcé récemment sa présence dans le centre du pays avec la création d'un Secteur centre.

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Dans cette partie du pays, les violences ont culminé avec le massacre le 23 mars, attribué à des chasseurs dogons, de quelque 160 Peuls dans le village d'Ogossagou, près de la frontière avec le Burkina Faso. Depuis lors, les tueries ont continué, avec la mort de 35 Dogons à Sobane Da le 9 juin ou encore de 41 Dogons à Gangafani et Yoro le 17 juin.

Selon des diplomates, à l'initiative des Etats-Unis et de la France, de nouvelles sanctions pourraient être prises prochainement contre cinq individus accusés de "terrorisme" ou de contrevenir au processus de paix.

En particulier, le prédicateur Amadou Koufa, à la tête d'un groupe jihadiste apparu en 2015 dans le centre du Mali, pourrait figurer dans les nouveaux noms visés par des gels d'avoirs et des interdictions de voyager, selon un diplomate.

Amadou Koufa recrute prioritairement parmi les Peuls, traditionnellement éleveurs. Les affrontements se sont multipliés entre cette communauté et les ethnies bambara et dogon, qui pratiquent essentiellement l'agriculture et qui ont créé leurs "groupes d'autodéfense".

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A la peine face à un processus de paix qui peine à se concrétiser, l'ONU avait pris en décembre ses premières sanctions contre trois Maliens accusés de l'entraver ou d'actes de terrorisme.

"Ceux qui bloquent le processus s'exposent à des sanctions", a affirmé au Conseil de sécurité l'ambassadeur français auprès de l'ONU, François Delattre. Il y a un besoin "de progrès urgents" dans l'application de l'accord de paix de 2015, a-t-il ajouté.

Au Mali, des zones entières continuent d'échapper au contrôle des forces maliennes, françaises et de l'ONU, régulièrement visées par des attaques meurtrières malgré l'accord de paix avec l'ex-rébellion à dominante touareg censé isoler définitivement les jihadistes. Ces dernières années, ces attaques se sont étendues au centre et sud du Mali ainsi qu'au Burkina Faso et Niger voisins.