L'opposant Hama Amadou "déchu" de son poste de député au Niger

L'opposant nigérien Hama Amadou a été déchu le 20 juin 2018 de son poste de député, après sa condamnation à un an de prison pour un trafic de bébé; ici sur une photo prise à Niamey, le 16 septembre 2013.

L'opposant nigérien Hama Amadou, qui vit en exil en France, a été déchu mercredi de son poste de député, après sa condamnation à un an de prison pour un trafic de bébé au Niger, a-t-on appris de source judiciaire.

"La Cour constitutionnelle nigérienne constate la déchéance de Monsieur Hama Amadou de sa qualité de membre de l'Assemblée nationale. Dit qu'il est remplacé d'office par son suppléant", indique la Cour dans un arrêt rendu mercredi et dont l'AFP a reçu une copie.

L'arrêt de la Cour, qui est sans appel, s'est notamment appuyé sur "l'article 147 du code électoral" qui stipule que "tout député (...) frappé par une condamnation emportant déchéance, est déchu de plein droit de sa qualité de membre de l'Assemblée nationale".

Hama Amadou, ancien Premier ministre et ex-président du Parlement, arrivé deuxième à la présidentielle de 2016, avait été condamné par contumace à un an de prison en mars 2017 pour "recel d'enfant" dans une affaire de trafic international de bébés.

En avril dernier, la cour de cassation du Niger a rejeté son pourvoi, rendant sa condamnation définitive.

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Un autre député, Abdou Labo, condamné à un an de prison dans la même affaire, a également été déchu de son siège. Une vingtaine d'autres personnes impliquées dans cette affaire, dont une des épouses de M. Amadou, avaient également été condamnées à la même peine. Elles étaient poursuivies pour "supposition d'enfants", un délit consistant à attribuer la maternité d'un enfant à une femme qui ne l'a pas mis au monde. Toutes ont été condamnées pour avoir participé à un trafic de bébés qui auraient été conçus au Nigeria puis amenés au Niger via le Bénin.

Ecroué durant quatre mois à son retour d'exil le 14 novembre 2015, Hama Amadou avait été évacué d'urgence pour raisons de santé le 16 mars 2016 en France, quelques jours avant le second tour de la présidentielle remportée par le sortant Mahamadou Issoufou. L'opposant dénonce un procès "politique" dans cette affaire qui a empoisonné le climat politique nigérien depuis trois ans.

Avec AFP