Le principal adversaire du chef de l'Etat sortant John Magufuli à la présidentielle tanzanienne du 28 octobre, Tundu Lissu, a été arrêté lundi, après sept autres responsables de son parti d'opposition, le Chadema, a annoncé la police.
"Nous l'avons arrêté à Dar es Salaam, alors qu'il sortait des bureaux de l'Union européenne", a indiqué à l'AFP le chef de la police de la capitale économique, Lazaro Mambosasa.
Son arrestation est "en lien avec les manifestations interdites" auxquelles des responsables du Chadema, dont M. Lissu, battu lors du scrutin d'après les résultats officiels, avaient appelé pour protester contre des élections marquées selon eux par la fraude.
Plus tôt dans la journée, c'est le président du Chadema, Freeman Mbowe qui avait été interpellé avec six autres responsables. Certains d'entre eux "tentaient de mobiliser des jeunes afin de les faire descendre dans la rue", avait alors justifié M. Mambosasa.
Le Chadema et ACT-Wazalendo, un autre parti d'opposition, ont rejeté les résultats des scrutins du 28 octobre, au cours desquels M. Magufuli a été réélu avec 84,39% des voix et son parti, le CCM, a raflé la quasi-totalité des 264 sièges en jeu aux législatives.
L'ambassadeur américain en Tanzanie, Donald Wright, a tweeté lundi que son gouvernement désapprouve la façon dont l'opposition est malmenée en Tanzanie.
"Les rapports sur les arrestations de dirigeants de l'opposition sont extrêmement préoccupants. J'exhorte le gouvernement à assurer la sécurité de tous les leaders de l'opposition, à mettre fin à ces arrestations ciblées, à libérer les détenus, à rétablir les télécommunications et à garantir à tous les citoyens un procès équitable dans le respect de la loi", a-t-il écrit.