Tundu Lissu, qui avait été touché de 16 balles en 2017 dans une tentative d'assassinat, et a passé ces dernières années en Belgique, est attendu en début d'après-midi en Tanzanie.
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Son parti Chadema a posté en début d'après-midi une photo de M. Lissu saluant le secrétaire général du parti à l'aéroport de la capitale économique Dar es Salaam. Il a été acclamé par une foule aux couleurs bleu, blanc, rouge du parti, a constaté un journaliste de l'AFP. Il doit ensuite participer à un rassemblement dans un stade de la ville.
Tundu Lissu avait annoncé son retour en Tanzanie le 13 janvier, dix jours après l'annonce de la levée de l'interdiction des meetings politiques d'opposition par la présidente Samia Suluhu Hassan. "Nous ne pouvons pas continuer à vivre indéfiniment en exil", avait-il déclaré dans un discours diffusé sur YouTube. "Nous allons écrire un nouveau chapitre. (...) 2023 est une année importante dans l'histoire de notre pays", avait-il poursuivi.
Cette interdiction avait été prise en 2016 par l'ancien chef de l'Etat John Magufuli, dirigeant autoritaire et grand adversaire de Tundu Lissu qui est décédé soudainement en mars 2021.
"Nouveau départ"
Critique virulent du parti au pouvoir Chama Cha Mapinduzi (CCM), Tundu Lissu était revenu brièvement en Tanzanie en 2020 pour concourir à l'élection présidentielle face au président John Magufuli, qu'il avait qualifié de "dictateur".
La victoire du sortant – avec un score officiel de 84% des voix – avait été contestée par l'opposition, qui avait appelé à manifester. Après le scrutin, Tundu Lissu avait reçu des menaces de mort et s'était alors réfugié chez des diplomates étrangers avant de pouvoir quitter le pays.
Sous la présidence de M. Magufuli, surnommé le "Bulldozer", élu pour la première fois en 2015, les rassemblements politiques ont été interdits, les dirigeants politiques de l'opposition emprisonnés et les médias intimidés.
Depuis sa mort soudaine en mars 2021, sa successeure Samia Suluhu Hassan est revenue sur plusieurs de ses politiques les plus controversées et a promis des réformes réclamées de longue date par l'opposition.
Mais l'optimisme suscité par ces premières décisions avait été quelque peu douché par l'arrestation en juillet 2021 de Freeman Mbowe et trois responsables de Chadema à Mwanza (ouest), où ils devaient participer à un rassemblement demandant des réformes constitutionnelles. Après cette arrestation, l'opposition avait qualifié la présidente de "dictatrice".
Mais après sept mois de procès pour "terrorisme", les procureurs avaient finalement annoncé en mars 2022 abandonner les poursuites contre les quatre hommes, remis en liberté. Quelques semaines plus tôt, Samia Suluhu Hassan avait rencontré Tundu Lissu, en marge d'un déplacement à Bruxelles, nourrissant les espoirs d'ouverture.
Cette semaine, le ministre tanzanien de l'Information a affirmé que le gouvernement prévoyait d'amender un projet de loi sur les médias qui, selon l'opposition et les ONG, restreint la liberté d'expression.
"La présidente Samia Suluhu Hassan, par l'intermédiaire de son gouvernement et de son parti, a montré qu'elle était prête pour un nouveau voyage. Nous devons démontrer que nous sommes également prêts pour cela", avait déclaré Tundu Lissu dans son discours du 13 janvier. "Je rentre à la maison pour un nouveau départ de notre nation", avait-il ajouté.