Le chef de l'opposition israélienne Yaïr Lapid a appelé mercredi soir le président Reuven Rivlin pour lui annoncer qu'il avait réuni les appuis nécessaires pour former un gouvernement d'union anti-Netanyahu, selon un communiqué.
M. Lapid avait jusqu'à 23H59 (20H59 GMT) pour signifier au président qu'il avait réuni ces voix, ce qui est désormais chose faite.
La coalition scellée mercredi pourrait marquer un tournant dans l'histoire politique d'Israël, non seulement parce qu'elle permettrait de mettre fin à la carrière du Premier ministre Benjamin Netanyahu, mais aussi en raison des partis qui composent cette nouvelle coalition.
En effet, il s'agit d'une mosaïque de petits partis dont, pour la première fois dans l'histoire d'Israël, un parti représentant la minorité arabe.
La dernière fois qu'un parti arabe israélien avait soutenu -- sans toutefois y participer -- une coalition gouvernementale remonte à 1992 à l'époque du "gouvernement de la paix" de Yitzhak Rabin. Cette fois la formation arabe islamiste Raam, dirigée par Mansour Abbas, a officiellement signé un accord de coalition sans indiquer à ce stade si elle participerait activement au gouvernement.
"Ce gouvernement sera au service de tous les citoyens d'Israël incluant ceux qui n'en sont pas membres, respectera ceux qui s'y opposent, et fera tout en son pouvoir pour unir les différentes composantes de la société israélienne", a déclaré M. Lapid au président Rivlin, selon le communiqué.
Et d'ajouter sur sa page Facebook: "j'ai réussi", selon la formule consacrée en hébreu.
Ce futur gouvernement excluant le Likoud de Benjamin Netanyahu, au pouvoir depuis 12 ans sans discontinuer, doit encore faire l'objet d'un vote de confiance du Parlement. Un vote qui devrait intervenir en principe au cours de la prochaine semaine.
Selon le quotidien Haaretz, Naftali Bennett deviendrait initialement Premier ministre, avec Yair Lapid comme ministre des Affaires étrangères et Avigdor Lieberman comme ministre des Finances.