"Le dialogue a repris", a dit le leader de l'opposition, Pascal Affi Nguessan, justifiant son retour au sein du CPD par "des gestes" du pouvoir, dont le dégel des avoirs de 10 cadres de son parti, le Front Populaire Ivoirien (FPI), fondé par l'ancien président Laurent Gbagbo, ainsi que la libération de "9 prisonniers politiques".
L'opposition avait suspendu sa participation en février.
M. Affi Nguessan, qui a déclaré à l'AFP que l'opposition maintenait sa ligne de conduite, a annoncé qu'une soixantaine d'autres prisonniers, qui n'ont pas encore été jugés, devraient retrouver la liberté d'ici à la fin de l'année et que des réunions auraient lieu prochainement pour finaliser la liste des personnes libérées.
Il a confiance quant à l'adoption prochaine d'une loi d'amnistie pour les prisonniers déjà jugés. Il reste toutefois de nombreux points d'achoppement, a-t-il rappelé.
"L'opposition a marqué sa vive préoccupation" quant aux prochaines élections législatives, alors que la date du scrutin, le découpage et le nombre des circonscriptions ne sont pas encore connus. "Le mandat (des députés) prend fin en novembre (ou) début décembre".
Le pouvoir a promis un scrutin en fin d'année.
M. Affi Nguessan a aussi réitéré la "grande frustration" de l'opposition quant à son accès aux médias publics, estimant que le "comportement (des médias publics) est pire qu'à l'époque du parti unique".
L'opposition "n'a pas commenté le fond de la nouvelle Constitution" voulue par le président Ouattara dont on connaît les grandes lignes (création d'une vice-présidence et d'un Sénat), mais elle a exigé la "création d'une Commission constitutionnelle" où seraient débattues toutes les propositions.
La Côte d'Ivoire a connu une décennie de crise politico-militaire, marquée par une partition entre le Nord aux mains de la rébellion et le Sud contrôlé par le camp de l'ex-président Laurent Gbagbo.
Cette période troublée a culminé avec la crise post-électorale de 2010-2011, provoquée par le refus de M. Gbagbo de reconnaître la victoire de son rival Alassane Ouattara à la présidentielle de novembre 2010. Les violences avaient fait plus de 3.000 morts en cinq mois.
Avec Afp