"Les négociations de paix sont suspendues. Notre priorité est de gérer le conflit électoral. Maintenant, nous nous battons pour obtenir les cinq villes qu'on nous a volées", a déclaré le porte-parole de la Renamo, Andre Magibire.
L'opposition a déposé un recours en annulation devant la justice. "La reprise des pourparlers de paix dépend de ce que va dire la Cour constitutionnelle", a ajouté M. Magibire à la presse à Maputo.
"On ne peut pas aller à la table des négociations maintenant. On est frustrés par la fraude", a-t-il encore dit.
Lire aussi : L'opposition accuse le gouvernement de fraudes électorales au MozambiqueSelon les résultats officiels annoncés mercredi par la commission électorale, le Front de libération du Mozambique (Frelimo), au pouvoir depuis l'indépendance en 1975, a décroché 44 des municipalités du pays. Il en détenait 49 avant les élections.
Le Renouveau démocratique du Mozambique (Renamo) en a remporté huit et le Mouvement démocratique du Mozambique (MDM), deuxième parti d'opposition, une seule.
Mais la Renamo revendique la victoire dans cinq autres villes: Matola, la ville la plus peuplée du pays qui jouxte la capitale Maputo ; la cité charbonnière de Moatize (centre) ; et les trois cités de moindre importance de Monapo (nord), Marromeu (centre) et Alto Molocue (nord).
Ancienne guérilla transformée en parti politique à la fin de la guerre civile (1976-1992), la Renamo a repris les armes de 2013 à 2016 pour dénoncer la mainmise du Frelimo sur le pays.
Lire aussi : Fin des municipales au MozambiqueDeux accords ont été récemment trouvés entre les deux camps sur la décentralisation des pouvoirs dans les provinces et l'intégration des combattants de l'aile armée de la Renamo dans l'armée et la police du pays.
Mais les relations entre Frelimo et Renamo sont restées tendues, ainsi que l'attestent les incidents violents survenus entre leurs partisans tout au long de la campagne électorale.
"Il n'y a pas de confiance entre les partis. Avec l'appareil d'Etat qui a été utilisé pour la victoire du Frelimo, la Renamo ne va pas rendre les armes", a prévenu mercredi le professeur de sciences politiques Domingos do Rosário, interrogé par l'AFP.
Avec AFP