Réduire le nombre de députés à l’Assemblée nationale, et des unités administratives jugées budgétivores, c’est l’une des résolutions du forum national de 2018.
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Tenant compte du nouveau découpage administratif envisagé, une sous- commission a été mise sur place par le Cadre national de dialogue politique (CNDP) qui examine le projet de loi organique.
La semaine dernière, avant la fin de ses travaux, le gouvernement a adopté le projet de loi sur la composition de l’Assemblée nationale en Conseil des ministres.
Oumar Yaya Hissein, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, informe qu’après un long débat autour de la question, "le conseil a fixé le nombre de sièges à 161 dont 5 sièges réservés aux nomades".
Selon lui, ce nombre a été revu en baisse en commun accord avec les membres du CNDP et de la CENI. Mais dans un document conjoint, la composante opposition du CNDP dit ne pas se reconnaître dans la réduction du nombre de sièges de la future législature à 161 députés.
Pour Narsra Djimasngar, secrétaire national du parti "Nouveau Jour", l’un des signataires du document, "le nombre des provinces qui devait être réduit à 17 a été maintenu à 23. Le nombre de départements qui était de 71 est passé du simple au double".
"On a 112 départements, donc les résolutions du forum ont été foulées au pied. Il n’y a pas de raison qu’on maintienne le nombre de sièges que le forum avait fixé", explique Narsra Djimasngar.
Il estime que si le chef de l’Etat avait trouvé bon d’attribuer une partie de son pouvoir au cadre national de dialogue politique de lui faire des propositions qu’il s’en tient à ça. Mais fixer un nombre et l’attribuer au CNDP n’est pas logique, déplore-t-il.
L’opposition dénonce aussi l’attribution des sièges à certains départements qsans tenir compte de la densité de la population. Avec ce nombre, il y aura des départements surpeuplés qui ne seront pas représentés à la future assemblée nationale au détriment de départements moins peuplés.
Le politologue Evariste Ngarlem Toldé estime pour sa part que cette opposition qui est entrée au CNDP pour prendre la relève savait ce qui l'attendait parce que le gouvernement va pousser cette composante jusqu’à son dernier retranchement et ceci n’est que le début de commencement, selon lui.
Ce qui est sûr, le gouvernement ne reviendra pas sur sa décision et en ce moment le processus est en train d’avancer avec une épine au pied.
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Pour la présidente du parti Rassemblement pour le progrès et la justice sociale, Bourkou Louise Ngaradoumri, membre de la majorité présidentielle, la question de la parité ne peut pas être oubliée dans ce débat.
"Les anciens députés sont à 188. Mais on dit que les députés seront à 161. Mais sur quelle base, il faut que je comprenne que je suis de la majorité pourquoi, on a fait ça. Est-ce que c’est la crise économique ou bien c’est pour réduire le Tchad en miniature. Mais qu’on donne la possibilité à tout le monde de participer y compris les femmes".
Bourkou Louise Ngaradoumri soutient que le code précise même que s’il y a deux sièges il faudrait la mandature féminine et masculine pour permettre aux femmes de siéger à l’Assemblée nationale.
L’opposition exige que cette question soit débattue d’urgence à la plénière du CNDP pour tenir compte des territoires vastes mais peu peuplés, et ceux à forte densité humaine pour préserver la cohésion nationale.