L'opposition zimbabwéenne boycotte le discours à la nation du président Mnangagwa

Des membres du parlement zimbabwéen siègent à Harare, le 21 novembre 2017

Les députés de l'opposition zimbabwéenne ont boycotté le premier discours sur l'état de la nation prononcé par le président élu Emmerson Mnangagwa, dont ils contestent l'élection.

Au pouvoir depuis la chute de Robert Mugabe en novembre, M. Mnangagwa, 75 ans, a été déclaré élu dès le premier tour de la présidentielle disputée le 30 juillet, avec 50,8% des suffrages.

Son principal rival Nelson Chamisa, du Mouvement pour le changement démocratique (MDC), a été crédité de 44,3% des voix mais dénonce depuis des fraudes et des irrégularités. La justice a rejeté son recours en annulation du scrutin mais il continue à se considérer comme son vainqueur.

Mardi, le MDC a quitté l'hémicycle pour protester contre un président "illégitime", a expliqué le porte-parole de M. Chamisa, Nkululeko Sibanda, sur son compte Twitter.

Lors de son discours devant le Parlement, Emmerson Mnangagwa s'est engagé à prendre des mesures pour encourager les investissements étrangers et "assurer la croissance graduelle de tous les secteurs de l'économie".

Le Zimbabwe, où le taux de chômage frôle les 90%, est plongé dans une profonde crise économique depuis plus d'une décennie.

Le chef de l'Etat a exclu mardi la réintroduction dans un futur proche de la devise nationale, "tant que les fondamentaux économiques négatifs actuels n'ont pas été résolus".

En 2009, le Zimbabwe avait été contraint, à cause d'une inflation incontrôlable, d'abandonner le dollar zimbabwéen au profit du dollar américain.

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Pour remédier à la fuite des billets verts, le gouvernement avait introduit en 2016 des "bonds notes", des sortes d'obligations, d'une valeur identique au dollar américain. Mais, faute de confiance des opérateurs économiques, leur valeur réelle a vite baissé et l'opération échoué.

Emmerson Mnangagwa a aussi promis mardi d'éradiquer le choléra, dont une épidémie a fait plus de 30 morts depuis début septembre dans le pays.

"En tant que nation, nous devons nous engager à éradiquer ces maladies moyenâgeuses, en résolvant principalement les défis liés à l'accès à l'eau potable et aux sanitaires ainsi qu'à la gestion appropriée des déchets", a-t-il déclaré.

Avec AFP