Au marché aux poivrons de Diffa, le va-et-vient des camions est permanent. Cultivateurs, transporteurs, ils s’activent. L’or rouge du Manga est de retour ! Depuis cinq mois, son commerce a été autorisé à nouveau dans la région de Diffa.
Wonibala Madjare est le directeur des cultivateurs de poivron. Il confie à VOA Afrique : "Ça va, le commerce a repris. On vend bien aux Nigériens et aussi au Nigeria."
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Depuis plus d’un an, toute la filière du poivron était à l’arrêt.
Les autorités locales en avaient interdit la vente car elles soupçonnaient Boko Haram de tirer des revenus importants de ce commerce.
Aujourd’hui, il y aurait plus de traçabilité et les populations locales ont déjà fait beaucoup de sacrifices dans la lutte contre le terrorisme, comme l’explique à VOA Afrique le gouverneur de Diffa, le général Abdou Kaza.
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Le sac de 50 kg de poivron rouge s’échange en ce moment à 24 000 FCFA soit 12 000 nairas nigérians. Même dans les camps de déplacés, les affaires ont repris.
Madou Kaloumi était cultivateur dans son village d’Assaga au Nigeria.
Il a fui Boko Haram avec sa femme et ses trois enfants. "On vend sur Diffa mais aussi ici dans le camp si on trouve des acheteurs. Ici c'est difficile, on manque de vivres, d'eau et y a des problèmes de santé."
D’autres interdictions demeurent en revanche, notamment le transport à moto, une des armes privilégiées des djihadistes de Boko Haram.
Pour le niébé ou le poisson, c’est aussi compliqué, comme l'a expliqué Ari Alassouri, secrétaire général du syndicat des commerçants de Diffa.
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Si le commerce du poivron a repris, les échanges entre le Niger et le Nigeria de ce côté-ci de la frontière sont en revanche perturbés par un conflit entre les transporteurs des deux pays, ce qui paralyse le trafic routier.