Cette pénurie a provoqué une ruée sur les stations-service et fait flamber les prix à la pompe, qui ont été multipliés par trois dans certaines régions, atteignant 12.000 shillings (3 euros environ). Ailleurs, certaines stations se sont retrouvées à court d'essence.
Les médias kényans ont fait état de 70 kilomètres d'embouteillages à la frontière avec l'Ouganda, en raison des retards causés par les contrôles de coronavirus.
"Le ministère (ougandais) de la Santé a immédiatement et temporairement suspendu les tests obligatoires aux deux postes-frontière pour faciliter la circulation des camions vers et à l'intérieur du pays", a déclaré à l'AFP un responsable du ministère, Charles Olaro.
Cette décision vise également à éviter un "potentiel super-propagateur" de Covid-19 à la frontière, a-t-il ajouté.
Lire aussi : Afflux massif de réfugiés congolais en Ouganda après des attaques dans l'est de la RDC
Les ralentissements à la frontière ont commencé fin décembre lorsque des chauffeurs de camions ont organisé des manifestations pour protester contre les frais des tests de détection du Covid-19 imposés par l'Ouganda.
Ces frais ont ensuite été supprimés mais les retards ont persisté en raison, selon les camionneurs, de la lenteur des tests et des procédures de contrôle de douane.
"Depuis ce matin, nous avons vu de nombreux camions quitter les points frontaliers et se diriger vers l'Ouganda avec leurs marchandises. J'espère que nous verrons les prix du carburant baisser dans les prochaines 24 heures", a déclaré à l'AFP Juma Sentongo, membre du syndicat ougandais des chauffeurs routiers longue distance.
"La congestion aux frontières s'atténue lentement, mais le trafic lourd mettra plus de temps que prévu à se fluidifier car le dédouanement (ainsi que) les tests Covid-19 ont également été problématiques", a indiqué Alex Mwerinde, un chauffeur de 41 ans.
Lire aussi : Ouganda: Réouverture des écoles en janvier 2022
Dans la capitale Kampala et dans d'autres villes du pays, de nombreux automobilistes se précipitaient mardi pour faire le plein craignant de nouvelles pénuries. Certains remplissaient des jerrycans, pourtant interdits dans le cadre de mesures antiterroristes instaurées après une série d'attentats meurtriers l'année dernière.
Des Ougandais rapportaient également une hausse des tarifs des taxis et des bus dans plusieurs régions.
La ministre de l'Énergie, Ruth Nankabirwa, a affirmé lundi que les retards à la frontière étaient causés par un scanner défectueux utilisé par les douaniers pour vérifier les véhicules entrants ainsi que par "des problèmes concernant Covid-19".
L'Ouganda a enregistré 158.676 cas de Covid-19 dont 3.424 décès, selon les derniers chiffres gouvernementaux en date du 15 janvier.