L'autorité ougandaise des médicaments a déclaré mardi qu'elle avait approuvé le Covidex, un médicament à base de plantes, pour traiter la maladie COVID-19, causée par le coronavirus.
"Le Covidex peut être mis à la disposition du public dans les points de vente de médicaments autorisés non pas comme une cure de COVID-19, mais comme un traitement d'appui dans la gestion des infections virales", a déclaré Dr David Nahamya, directeur exécutif de l'autorité ougandaise des médicaments.
L'annonce des autorités ougandaises a suscité des inquiétudes du côté de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'agence des Nations unies chargée de la santé publique à travers le globe.
L'OMS dit avoir consulté en mars des chercheurs de neuf pays africains, dont l'Ouganda, sur l'utilisation de la médecine traditionnelle pour traiter la maladie COVID-19. Le Covidex ne faisait pas partie des médicaments traditionnels évalués.
"L'OMS n'a reçu aucune information sur ce produit", a déclaré Dr Solome Okware, du bureau de l'OMS en Ouganda. "L'utilisation de produits pour traiter le COVID-19 qui n'ont pas encore fait l'objet d'une étude robuste peut être préjudiciable si la procédure régulière n'est pas respectée", a-t-il ajouté.
Côté ougandais, on précise que l'approbation du Covidex intervient dans le contexte d'une troisième vague de cas de coronavirus dans le pays à l'heure même où les médicaments autorisés pour un usage d'urgence dans les pays développés ne sont pas disponibles aux Ougandais.
Le Covidex, explique Dr Nahamya, a été soumis à une évaluation scientifique de deux semaines pour s'assurer de sa sécurité et de son efficacité.
Le fabricant du Covidex, Jena Herbals Uganda, a augmenté sa production et le remède sera disponible pour tous ceux qui en ont besoin, sous surveillance médicale.
"Le produit a été formulé à partir de plantes médicinales traditionnellement utilisées pour soulager les symptômes de plusieurs maladies", a déclaré Dr Nahamya. "Pour approfondir l'efficacité du médicament pour d'autres utilisations, la NDA [l'autorité nationale ougandaise des médicaments] a conseillé au fabricant de mener des essais cliniques contrôlés aléatoires, qui constituent le plus haut niveau de preuve pour vérifier tout traitement présumé", a-t-il ajouté.
Trouver des solutions locales
"Ce qui est actuellement approuvé pour une utilisation d'urgence aux États-Unis n'est pas disponible en Ouganda", a déclaré Dr Samuel Opio, secrétaire de la Société pharmaceutique de l'Ouganda.
Pour lui, bien qu'il y ait des inquiétudes quant à l'utilisation abusive du Covidex par le public, son approbation était une étape positive.
"Nous devons chercher des solutions locales aux défis mondiaux, et le traitement par les plantes médicinales en est une", a-t-il ajouté.
L'Ouganda a récemment reçu 175 000 doses de vaccin d'AstraZeneca, mais n'inocule que les travailleurs de première ligne. Avec seulement 856 025 personnes vaccinées dans le pays, de nombreux membres du public ont eu recours au Covidex pour traiter les symptômes de la maladie COVID-19.
L'Ouganda a recensé à ce jour plus de 81 000 cas de coronavirus dont 1061 morts, selon les dernières données de l'université Johns Hopkins.
Article rédigé par Halima Athumani. Traduit et adapté de l'anglais par VOA Afrique. Lire l'original >>