"Tous ceux dont l'action pourrait compromettre le dialogue inter-burundais, y compris les attaques menées par des groupes armés contre des installations gouvernementales et d'autres cibles, ainsi que le refus de répondre à l'invitation du médiateur, feront l'objet de sanctions", a indiqué la présidente de la Commission de l'UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, dans un communiqué reçu mercredi.
Elle n'a pas précisé quel était l'éventail des sanctions, déjà évoquées par le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'UA le 17 décembre, mais a appelé à "une coopération sans réserve à la médiation, pour mettre un terme à la violence".
Le gouvernement burundais et l'opposition ont péniblement renoué le contact lundi à Entebbe, en Ouganda, sous l'égide du président ougandais Yoweri Museveni, médiateur désigné par la Communauté des Etats d'Afrique de l'Est (EAC).
Cette réunion n'était qu'un préalable à une reprise formelle des négociations, que la médiation ougandaise a fixée au 6 janvier à Arusha. Mais Bujumbura a immédiatement affirmé qu'il n'y avait "pas eu de consensus" sur cette date.
Le dialogue inter-burundais est interrompu depuis juillet, quand la partie gouvernementale s'en était retirée deux jours avant la présidentielle, qui avait débouché sur la réélection du président Pierre Nkurunziza.
Mme Dlamini-Zuma a également affirmé que l'UA était prête "à engager sans délai des discussions avec le gouvernement du Burundi afin de convenir des modalités de déploiement" de la mission de paix qu'elle souhaite envoyer dans le pays.
"Le déploiement rapide de la Maprobu contribuera grandement à créer des conditions favorables à l'aboutissement du dialogue inter-burundais", fait-elle valoir.
L'UA avait annoncé mi-décembre qu'elle allait déployer une Mission africaine de prévention et de protection au Burundi (Maprobu), forte de 5.000 hommes, pour tenter d'enrayer le cycle des violences.
Mais le gouvernement burundais en a rejeté le principe et prévenu que si l'UA devait mener à bien ce déploiement sans son aval, cette mission serait considérée comme une "force d'invasion et d'occupation".
Le Burundi est plongé dans une profonde crise politique depuis la candidature fin avril de M. Nkurunziza à un troisième mandat, que l'opposition, la société civile et une partie de son camp jugent contraire à la Constitution et à l'Accord d'Arusha qui a mis fin à la guerre civile (1993-2006).
Les violences ont déjà fait plusieurs centaines de morts et poussé plus de 200.000 personnes à quitter le pays, selon l'ONU.
Avec AFP