L'UE demande l'arrêt immédiat des violences au Nicaragua

Des manifestants contre les violences au Nicaragua a Ticuantepe, le 15 juillet 2018.

L'Union européenne a demandé mardi la "fin immédiate" de la violence au Nicaragua et exigé le démantèlement des groupes armés irréguliers, dans une déclaration publiée au cours d'une réunion avec les pays de la Communauté des Etats d'Amérique Latine et des Caraïbes.

"L'Union européenne attend la fin immédiate de la violence, de la répression et des détentions arbitraires, ainsi que le respect des libertés fondamentales", a écrit la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini dans un courrier au ministre des Affaires étrangères du Nicaragua, Denis Moncada, dans lequel elle dénonce la "nouvelle détérioration de la situation dans le pays".

La prise de position de Mme Mogherini suit la condamnation des violences au Nicaragua par treize pays latino-américains au cours de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE et des pays membres de la Communauté des Etats d'Amérique Latine et des Caraïbes (CELAC) à Bruxelles.

>> Lire aussi : Des attaques des forces gouvernementales font au moins 10 morts au Nicaragua

L'UE a annoncé une aide humanitaire de 300.000 euros pour "faciliter l'accès aux soins pré-hospitaliers et le transport des blessés dans les violences" et a décidé de renforcer son soutien aux défenseurs des droits de l'homme.

Federica Mogherini a dit la disponibilité de l'UE pour participer à un processus de réconciliation, mais à rappelé les conditions préalables: "mise en oeuvre de toutes les recommandations de la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) et des commissions convenues dans le cadre du dialogue, notamment la Commission sur la vérification et la sécurité et celles sur la justice et la démocratisation".

>> Lire aussi: Intensification des pressions diplomatiques sur Ortega au Nicaragua

Les Etats membres sont très réticents à s'engager dans les conditions actuelles avec "un pouvoir autocrate et kleptocrate qui n'est pas prêt à négocier", a confié à l'AFP un responsable européen. "Ce serait une perte de crédibilité pour l'UE", a-t-il soutenu.

Le président Daniel Ortega, 72 ans, à la tête du Nicaragua depuis 2007 après l'avoir déjà dirigé de 1979 à 1990, est accusé d'avoir mis en place avec son épouse Rosario Murillo, qui occupe les fonctions de vice-présidente, une "dictature" marquée par la corruption et le népotisme. Ses adversaires demandent des élections anticipées ou son départ. La répression des manifestations a fait plus de 300 morts et des centaines de blessés.

Avec AFP