L'UE menace de nouvelles sanctions face au blocage politique et violences en RDC

Des habitants entonnent des chants lors de manifestations contre Joseph Kabila, à Kinshasa, RDC, le 20 décembre 2016.

L'Union européenne devait menacer les forces de l'ordre et responsables politiques congolais de nouvelles sanctions si le blocage politique et les violences contre les civils enRépublique démocratique du Congo (RDC) persistaient.

"L'UE rappelle aux responsables politiques et aux membres des forces de sécurité qu'elle est disposée à adopter de nouvelles mesures restrictives individuelles", c'est-à-dire des sanctions, écrivent les 28 ministres européens des Affaires étrangères, réunis à Bruxelles, dans un texte qu'ils devaient adopter lundi après-midi.

Ces sanctions consisteraient en un gel des avoirs et une interdiction de voyager dans l'Union.

Elles pourront être édictées "contre ceux qui seraient responsables de graves violations des droits de l'homme, inciteraient à la violence ou qui feraient obstacle à une sortie de crise consensuelle, pacifique et respectueuse de l'aspiration du peuple congolais à élire ses représentants", selon le projet de conclusions de la réunion.

"L'UE invite la Haute représentante" pour la politique étrangère, Federica Mogherini, "à initier un travail dans ce sens", selon ce texte qui a déjà été validé au niveau des ambassadeurs des pays membres de l'UE.

L'UE avait infligé en décembre des sanctions individuelles à sept hauts responsables sécuritaires du régime du président Joseph Kabila, jugés responsables de violences qui avaient fait une cinquantaine de morts en septembre 2016 à Kinshasa.

Ce lundi, les chefs de la diplomatie européens se montrent particulièrement préoccupés par "l'émergence de foyers de violences" dans les provinces du Kasaï et du Kongo central.

Ils devaient également souligner "l'urgence de la mise en oeuvre effective de l'accord" de cogestion conclu le 31 décembre sous l'égide de l'épiscopat de la RDC entre le pouvoir et l'opposition après le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila à la fin de son mandat et à qui la Constitution interdit de se représenter.

Cet accord censé sortir le pays de la crise est resté inappliqué et la mort à Bruxelles d'un opposant historique, Etienne Tshisekedi, est encore venu compliquer les choses.

L'UE exhorte "toutes les parties prenantes, en particulier la majorité présidentielle", à traduire cet accord en actes "afin d'aboutir aux élections avant fin 2017", selon le texte.

Avec AFP