L'Union africaine s'invite dans une controverse raciale aux États-Unis

Des manifestants jettent un matelas sur une voiture en feu devant un magasin près du troisième commissariat de police le 28 mai 2020 à Minneapolis, dans le Minnesota, Etats-Unis. (Photo Kerem Yucel / AFP)

Le président de la Commission de l'Union africaine a condamné vendredi le meurtre présumé par la police d'un homme noir non armé dans l'État américain du Minnesota, un incident qui a déclenché des manifestations à travers le pays.

Moussa Faki Mahamat "condamne fermement le meurtre de George Floyd qui s'est produit aux États-Unis d'Amérique aux mains des forces de l'ordre, et souhaite présenter ses plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches", lit-on dans une déclaration de sa porte-parole.

La déclaration ajoute que M. Faki, qui est Tchadien, "réaffirme et réitère fermement le rejet par l'Union africaine de la poursuite des pratiques discriminatoires à l'encontre des citoyens noirs des États-Unis d'Amérique".

George Floyd, 46 ans, a été tué lundi par la police après avoir été arrêté parce qu'il était soupçonné d'avoir utilisé un faux billet de banque.

Une vidéo prise par un spectateur montre un policier agenouillé sur son cou alors qu'il est cloué au sol. À un moment donné, on entend Floyd dire qu'il ne peut plus respirer.

Des affrontements avec la police sont entrées dans leur quatrième jour vendredi.

D'autres responsables de l'UA, dont le siège est en Ethiopie, ont également fait savoir qu'ils étaient perturbés par la mort de M. Floyd.

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Jeudi, Kwesi Quartey, vice-président de la Commission de l'Union africaine, a publié sur sa page Facebook personnelle que l'UA était "bouleversée d'assister à une nouvelle exécution injustifiée d'un autre Afro-Américain... sans autre raison que d'être noir".

"C'est une exécution de trop. Nous sommes peut-être noirs, mais nous sommes aussi des personnes", a écrit Quartey. "L'Afrique exige une enquête complète sur ce meurtre."

Dans sa déclaration de vendredi, le bureau de M. Faki a appelé les responsables américains à "intensifier leurs efforts pour assurer l'élimination totale de toutes les formes de discrimination basées sur la race ou l'origine ethnique."

Quoi qu'inhabituelle, l'implication de dirigeants africains dans ce qui est une affaire intérieure dans un pays occidental a un certain précédent. En 2003, le sommet des chefs d'État de l'Union africaine a déclaré que la diaspora - y compris tous les descendants d'Africains tels que ceux des États-Unis, d'Europe et du Brésil - constitue la sixième région d'Afrique.